Dysfonctionnel depuis deux ans, l’Institut médico-légal ferme définitivement ses portes

Organe-clé dans le volet d’investigation, l’Institut médico-légal (IMEL), faute de moyens de fonctionnement, est contraint de fermer ses portes. Les autorités du Ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP) et celles du Ministère de la santé (MSPP) s’en fichent complètement des appels du personnel de l’Institut quant à la survie de l’institution.

Les multitudes de correspondances adressées aux dirigeants du MSPP et à ceux du MJSP pour éviter la fermeture de l’Institut médico-légal ont été infructueuses, confie le responsable de l’Institut. Selon le Dr Armel Démorcy, l’arrêt définitif du fonctionnement de l’institution découle du désintéressement des instances de tutelle à assister cet organe indispensable dans le processus d’investigation.

Dans le cadre d’une interview à Radio Kiskeya, le Dr Démorcy évoque une situation évitable, si l’État haïtien s’était engagé à augmenter l’effectif du personnel, à approvisionner l’institution en matériels appropriés, à optimiser ses services. Un total renoncement affiché par les autorités à améliorer le volet de l’investigation judiciaire, déplore le Dr Armel Démorcy.

La réalité actuelle de l’Institut médico-légal était prévisible, soutient son numéro un. Depuis plus de deux ans, des signes annonciateurs indiquaient déjà la nécessité d’adresser la situation de ses cadres, contraints de fuir le pays. Le Dr Démorcy évoque des soucis d’ordre administratif limitant le déplacement d’une partie de son personnel en raison du climat sécuritaire délétère.

Pour l’heure, cet outil fait cruellement défaut à la Police scientifique et technique pour conduire des enquêtes nécessaires. Aucune possibilité de traiter des cas d’homicide nécessitant le service de l’Institut médico-légal en Haïti. L’examen médical des cadavres, conformément aux dispositions légales, demeure irréalisable compte tenu de l’état de dysfonctionnement de l’Institut médico-légal, avance le Dr Démorcy.

Les équipements destinés depuis plus de vingt ans au fonctionnement de l’Institut sont défaillants, révèle son directeur. Peu d’initiatives visant à remplacer les matériels tombés en désuétude ont été proposées. S’agissant du dernier budget de fonctionnement évalué à environ 30 millions de Gourdes, soumis au Ministère de la Justice, rien de concluant en termes de respect des engagements, regrette le Dr Démorcy.
Le médecin rappelle qu’une simple verbalisation d’un crime par un juge de paix ne suffit pour compléter le dossier et faire les suivis pour le bien d’une enquête. L’autopsie d’un cadavre, légalement requise avec ses corollaires préalables d’analyse de scène de crime, s’inscrit désormais dans l’imaginaire.

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