Économie : la gourde s’apprécie lentement, le « prix élevé » des produits de première nécessite reste inchangé

On assiste depuis plusieurs semaines à une dépréciation partielle du dollar américain par rapport à la monnaie locale. Cette baisse continue du billet vert semble n’avoir eu aucune incidence sur le prix des produits de première nécessité qui, habituellement, augmente au rythme de la dépréciation de la gourde. Dans ce cas, les commerçants avancent toujours le fait que les produits destinés à la grande consommation sont importés de l’extérieur à coup de billets verts, pour justifier cette augmentation. Considérant cette explication, plus d’un s’attendaient à un effet inverse. Tel n’est pas le cas, constatent non sans peine certains observateurs.

Nadège Augustin habite dans la commune de Pétion-ville. Elle a deux enfants et joue à la fois le rôle de mère et de père, car leur géniteur ayant abandonné ses prérogatives paternelles dès leur naissance. Elle affirme ne pas constater de diminution du prix des produits de première nécessité, alors qu’elle se rend quasi quotidiennement au marché. « Il y a plus d’un mois, j’ai entendu des gens de mon quartier dire que les prix des produits de première nécessité vont être revus à la baisse par rapport au fait que dollar américain se déprécie. J’attends impatiemment que cela arrive », explique Nadège Augustin, précisant qu’elle continue d’acheter les produits alimentaires aux prix habituel.

Interrogée par HIP sur la question, Nerlande dit admettre que certains produits à la consommation comme la farine, la boite de lait concentré, l’huile de cuisine ont connu une petite baisse. « Cependant, le fait que le dollar qui s’achetait à 159 gourdes est passé désormais à 132 gourdes, on peut dire que la diminution de ces produits au marché ne reflète guère cette réalité.
À preuve, la farine qui se vendait autrefois au prix de 125 gourdes a connu a une baisse de 25 gourdes, même cas de figure pour la boîte de lait concentré qui se vendait au prix de cent (100) gourdes. S’il y a une petite baisse sur le prix de certains produits importés, la réalité est tout autre en ce qui a trait aux produits locaux. La tendance est plutôt à la hausse », déplore Nerlande qui demande aux autorités du ministère du commerce et de l’industrie de fixer les prix des produits de première nécessité en fonction de la réalité de la baisse du dollar sur le marché des changes.

Notons que cette baisse du taux de change est observée dans un contexte où plus de quatre (4) millions d’Haïtiens sont frappés par une insécurité alimentaire aigüe.

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