Gonaïves-Bwa Kale : la PNH impuissante face à la fureur populaire
« Les forces de l’ordre ont multiplié leurs efforts afin d’éviter le lynchage par des membres de la population de 4 présumés bandits, interceptés à bord d’un minibus à Ennery, qui avaient en leur possession une arme à feu et des munitions », a déclaré le porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH), le commissaire Garry Desrosiers.
Face à la colère manifestée par des membres de la population, les efforts déployés par les policiers cantonnés dans le Commissariat Toussaint Louverture des Gonaïves ont été vains. Les 4 présumés criminels, arrêtés samedi à Ennery, ont été lynchés après avoir été battus sous les yeux des agents de l’ordre.
Moins d’une trentaine de minutes après l’opération policière, la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre à travers la ville, confie la source policière. Une foule compacte s’est massée devant le Commissariat et réclamait les 4 individus. En dépit de l’opposition manifestée, la Police a finalement cédé face à l’obstination des membres de la population déterminée à exécuter les 4 hommes interpellés, indique le commissaire Desrosiers.
Le porte-parole de la PNH rapporte que les victimes ont été interceptées par des éléments de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), à la suite d’une alerte lancée sur un minibus qui traversait la commune d’Ennery. Louis Angelot (31 ans, Chauffeur), Sonson Blevens (23 ans), Geffrard Kesner (57 ans) et Fritznick Phadéus (40 ans) sont accusés de faire partie des associations criminelles qui sèment le deuil dans l’Artibonite. Ils ont été interpellés en possession d’une arme à feu et un sac de munitions contenant au moins 2 milles cartouches de gros calibre, précise le commissaire Desrosiers.
Le chef-lieu du département de l’Artibonite entre dans la ronde du phénomène de la justice expéditive prononcée par des membres de la population visant à faire échec aux gangs. Selon des Gonaïviens, le climat d’insécurité imposé par le gang « Kokorat san ras » dans l’entrée Sud de la Cité de l’Indépendance révolte des résidents et fait nourrir le sentiment d’une vengeance populaire amère contre les criminels qui normalisent la violence à travers le pays. L’exécution, le 25 janvier 2023, de 6 policiers à Liancourt ravive encore des braises de souvenirs douloureux aux Gonaïves.
