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Haïti-Intensification des attaques armées : le RNDDH demande des comptes au Gouvernement

Le Réseau national de défense des droits humains se montre préoccupé face à l’extension des attaques armées dans le pays, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans une note de presse publiée ce lundi 24 avril 2023, le RNDDH presse le gouvernement de fournir des explications à la population.

Haïti semble définitivement livrée aux mains des bandits armés. Ces derniers continuent de jouer le jeu de la mort à Port-au-Prince et ses environs en multipliant leurs actes barbares. Face à un gouvernement qui peine à mettre fin au règne des gangs, la population est livrée à elle-même. Tuerie en série, kidnapping, vol, viol, bref les malfrats opèrent en toute quiétude.

Si face aux atrocités des gangs armés le gouvernement qui a l’impérieuse obligation d’assurer la sécurité la population fait silence,
le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) brise la glace. Dans une note rendue publique ce lundi 24 avril, l’organisme de défense des droits humains s’est dit étonné face à l’intensification des attaques armées sporadiques et massacres contre la population haïtienne depuis le début de l’année 2023. Selon le réseau national de défense des droits humains, de janvier à date c’est plus de 18 localités et 5 communes du département de l’Ouest qui sont tombées sous l’emprise des gangs armés. Entre le 28 février et le 5 mars 2023, le RNDDH révèle que 148 personnes ont été tuées dans le quartier de Bel-Air, lors des affrontements entre les gangs armés membres du « G-9 an Fanmi » et Alliés et le gang de Bel-Air, respectivement dirigés par Jimmy Chérisier alias Barbecue et Kempès Sanon.
« Trois (3) personnes sont blessées par balles, au moins soixante-deux (62) maisons ont été incendiées et vingt-six (26) autres maisons ont été pillées et/ou incendiées. Au moins deux (2) femmes, sont victimes de viols collectifs », lit-on dans la note du RNDDH.

Un peu plus loin, l’organisation revient également sur l’attaque armée perpétrée par le gang dénommé « Kraze Baryè » dirigé par Vithelhomme dans les localités de Cargo et Tunnel dans la nuit du 19 au 20 mars 2023. Au moins 9 personnes ont été tuées lors de cette attaque. Les cadavres de six (6) d’entre elles ont été calcinés. Le 31 mars 2023, la bande à Vithelomme avait encore sorti ses griffes en attaquant les localités de Bérette, Calebasse et de Fort-Jacques. Le RNDDH révèle que cette attaque armée a été menée contre la population de Fort-Jacques qui, dans la matinée du 31 mars 2023, avait aidé la Police Nationale d’Haïti (PNH) à déjouer un enlèvement. En réaction, dans l’après-midi du 31 mars 2023, une centaine de bandits sont revenus à Fort-Jacques balayant dans leur parcours les localités avoisinantes de Bérette et de Calbasse, y ont incendié des maisons et des véhicules et ont exécuté plusieurs membres de la population.

Le 6 avril 2023, le même scénario s’est produit à Onaville. Cette fois avec des bandits armés régnant à Canaan. « Les malfrats ont lancé une offensive contre les résidents-tes d’Onaville, assassinant des membres de la population d’une part, pillant et incendiant des maisons d’autre part. Incapable de faire face à la fureur de ces bandits armés, la population s’est enfuie », a écrit le réseau national de défense des droits humains dans sa note.

A Cité Soleil, les bandits étaient également au rendez-vous. Du 14 au 19 avril 2023, des affrontements armés dans plusieurs quartiers du plus grand bidonville du pays ont occasionné l’assassinat d’au moins soixante-dix (70) personnes, s’il faut croire le RNDHH, qui affirme que jusqu’à date, le bilan exhaustif de cette énième attaque dans la commune de Cité Soleil ne peut être établi.

Face à l’impuissance et l’impéritie des autorités en place, les gangs armés profitent pour élargir leurs territoires. Depuis le 19 avril, ils ont pris le contrôle de Source-Matelas, une localité de la commune de Cabaret.

« Les bandits armés opérant à Canaan et à Titanyen, respectivement dirigés par les chefs de gangs Jeff Larose et Jean Auguste Cherisme alias Général Bogi, orchestrent une attaque meurtrière contre la population de Source-Matelas », déclare le RNDDH, qui explique qu’au cours de l’attaque du 19 avril 2023, la prison civile de Cabaret a été prise pour cible par ces bandits armés qui tiennent à tout prix à en prendre le contrôle.

Le RNDDH condamne avec véhémence le climat de terreur instauré et maintenu dans le pays par ceux-là même qui doivent protection à la population haïtienne. Il pointe du doigt l’équipe au pouvoir qui protège et donne carte blanche aux gangs armés.

De plus, l’organisme de droits humains critique vertement les autorités pour avoir annulé le plan stratégique élaboré par la PNH en 2022 en vue de poser des limites aux angs armés dans leur fief. Et comme conséquence, aujourd’hui les bandits contrôlent totalement la zone métropolitaine de Port-au-Prince, regrette le réseau.

Face à l’ampleur que prend la situation, le RNDDH croit que la politique de l’autruche du gouvernement de facto n’est plus de mise.

« Les autorités étatiques doivent des explications à la population haïtienne sur l’intensification de ces attaques armées simultanées et les mesures prises en vue de ramener l’ordre dans le pays en général, et dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite en particulier », soutient l’organisation qui présente ses sympathies aux proches et familles des milliers de victimes des attaques armées.

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