Haïti : les gangs armés peuvent-ils attirer la sympathie de la population ?
Derrière la publication sur des réseaux d’une capsule audiovisuelle mettant en évidence le chef de gang des « 400 Mawozo » Wilson Joseph alias « Lanmó san jou » procédant à la libération de trois soeurs de la Congrégation Saint-Joseph de Cluny, une avalanche de réactions des internautes ont suivi. Certains applaudissent le geste, d’autres préfèrent blâmer un criminel notoire réputé pour des exactions sauvages contre la population civile.
Trois religieuses de la Congrégation Saint-Joseph de Cluny, kidnappées le 4 mars dernier à Croix-des-Bouquets, ont pu recouvrer leur liberté. L’annonce suivie de l’acte de remise en liberté a été executée ce jeudi par le chef de gang Wilson « Lanmò san jou » Joseph à travers une séquence virale sur des plateformes numériques.
Que l’on s’y méprenne pas sur les actes de cruauté commis par le gang armé des « 400 Mawozo », établi à Croix-des-Bouquets. La liste des atrocités perpétrées par « Lanmò san jou » et ses hommes contre de citoyens est longue. Un inspecteur de Police tué avant d’étre lynché par « Lanmò san jou », un autobus rempli d’écoliers mitraillé par l’autoproclammé « Bawon Plèn lan », un couple et ses deux enfants qui résistaient à une tentative d’enlèvement massacrés à Croix-des-Bouquets, deux adolescentes assassinées en pleine nuit, un minibus en direction de Mirebalais troué de balle, et une multitude de crimes sont à l’actif de Wilson Joseph, rappellent des internautes.
Loin d’éblouir certains observateurs, le geste de « Lanmò san jou » a provoqué une succession de commentaires défavorables des internautes à ce groupe armé. Avec une administration politique responsable, le règne de plusieurs bandits aurait déjà pris fin. Plus de 5 ans à défier les forces de l’ordre en instaurant un régime de terreur sans partage dans ls commune de la Croix- des-Bouquets, dénoncent des citoyens.
La libération des religieuses ne saurait en aucun cas occulter le côté sanguinaire et accorder une prime à l’impunité pour les groupes criminels qui ont tant endeuillé des familles, soulignent des commentaires. D’autres préfèrent minimiser l’initiative « Viv ansanm » qui participe d’une démarche visant à transformer en héros des bourreaux, des assassins, mettent en garde d’autres avisés.
