Installation du HCT : le Canada, les USA et la France montent à bord d’un train « poussif »

Tous les pays dits amis d’Haïti applaudissent l’installation, lundi, du Haut Conseil de la Transition d’Ariel Henry, composé de Mirlande Manigat, représentante du secteur politique, Laurent Saint-Cyr, secteur économique et Calixte Fleuridor, représentant du secteur social.

« J’assiste à l’installation du Haut Conseil de la Transition par le Premier ministre Ariel Henry. Des mots solennels pleins de hauteur de Mme Manigat pour sortir de la crise : le rameau d’olivier comme méthode ; la lutte contre le crime comme objectif ; les élections justes comme solution ». C’est en ces termes qu’a réagi Fabrice Mauriès, l’ambassadeur de la France en Haïti.

Pour sa part, le Canada présente ses vives félicitations aux membres du HCT pour leur installation et leur souhaite réussite et succès. « Maintenant débute l’important travail de mettre en œuvre la feuille de route pour les élections tout en élargissant le consensus autour de cette dernière », a tweeté Sebastien Carrière, l’ambassadeur du Canada en Haïti, tout de suite après la cérémonie.

Les États-Unis, qui selon plus d’un est la main invisible ayant construit le Haut conseil de la transition, n’ont pas mis de temps pour réagir.
C’est via son secrétaire d’État adjoint pour les affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, que l’Oncle Sam a salué l’installation du HCT. Selon la République étoilée, c’est une étape cruciale dans le rétablissement de la démocratie et l’amélioration de la sécurité. « Nous continuons d’encourager un plus grand consensus et un HCT habilité, et exhortons toutes les parties à faire preuve de flexibilité dans ce processus », a écrit le diplomate américain.

Abondant dans le même sens, pour le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), l’un des principaux fer de lance du processus ayant abouti à l’accord du 21 décembre, l’installation du Haut Conseil de Transition constitue un pas important dans la mise en œuvre du Consensus national du 21 décembre 2022. « Nous encourageons toutes les forces vives de la nation à participer à ce processus inter-haïtien afin de rétablir les institutions de l’Etat par la voie des élections libres et justes », a écrit le bureau intégré.

Alors que la communauté internationale salue et félicite la démarche, en Haïti, des responsables d’organisations politiques et de la société civile critiquent vertement le haut conseil de la transition. Le professeur Victor Benoit dit n’espérer aucun résultat positif du HCT. Qualifiant la démarche de simulacre, l’historien croit que le HCT est un instrument qui va renforcer beaucoup plus le pouvoir déjà illégitime d’Ariel Henry et la domination de la communauté internationale en Haïti.

De son côté, Jean Robert Argant du collectif 4 décembre affirme que le haut conseil de la transition installé par Ariel Henry n’apportera aucun résultat au bénéfice du pays, arguant que les membres formant ce conseil ne sont dotés d’aucun pouvoir leur permettant de prendre des décisions judicieuses pour la population. « Ils vont agir tout simplement sous la tutelle d’Ariel Henry et de l’international », croit Jean Robert Argant.

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