Les États-Unis sont aussi responsables du kidnapping de leurs propres ressortissants

L’enlèvement des 16 ressortissants américains et un Canadien à Ganthier le samedi 16 octobre 2021 par le gang « 400 Mawozo », a défrayé la chronique dans la presse haïtienne et étrangère. Dans la presse américaine, cet enlèvement a fait couler beaucoup d’encre. De CNN en passant par le Washington Post, le phénomène du kidnapping est à l’ordre du jour. Le Washington Post, l’un des médias phares des États-Unis, a caricaturé en image la situation actuelle du pays avec plusieurs gangs alignés, lourdement armés et au-dessus de leur tête comme message : ‘’Haïti, le nouveau gouvernement intérimaire’’. Le journal associe directement les gangs armés au gouvernement d’Ariel Henry, intronisé et soutenu par les États-Unis d’Amérique. Le kidnapping des Américains par les gangs qui élargissent leur territoire sans aucune crainte, devrait interpeller l’administration Biden à rompre sa politique machiavélique en Haïti.

Une image vaut mille mots. Celle de Washington Post concernant les gangs qui terrorisent la population haïtienne en complicité avec le gouvernement haïtien, accuse implicitement les États-Unis d’être autant responsables que l’Etat haïtien de l’insécurité grandissante qui gangrène le pays depuis l’avènement de PHTK, entretenue par les gangs. « Les États-Unis pour répéter une journaliste senior de la presse haïtienne, ont toujours soutenu les gouvernements haïtiens, autoritaires, rétrogrades et réfractaires. Leur soutien au régime PHTK en est la preuve tangible. Ils ont favorisé l’arrivée de Michel Martelly et de Jovenel Moïse à la magistrature suprême du pays. Et le pire, ils ont cautionné, malgré les dénonciations et les protestations les actes barbares du régime PHTK (massacres, assassinat crapuleux crime odieux, kidnapping etc.). Les Etats-Unis, à travers leurs ambassadeurs n’ont jamais raté l’occasion de cracher sur les revendications populaires ces dernières années. Kenneth Merten et plus récemment Michele Jeanne Sison ont symbolisé l’ingérence des Américains dans les affaires du pays et leur soutien aux présidents PHTK, les premiers responsables de la prolifération des gangs dans le pays.

Contrairement aux déclarations du porte-parole du gouvernement américain concernant les ressortissants américains enlevés samedi dernier, disant que « Le bien-être et la sécurité des citoyens américains à l’étranger est une de nos plus grandes priorités au département d’État », il est clair que les nôtres ne sont pas importants ni aux yeux de l’Etat haïtien, ni aux yeux des États-Unis qui n’ont jamais prêté attention aux cris meurtris de la population haïtienne, prise en otage par des gangs armés, soutenus par les autorités en place. La situation pouvait être différente, si les revendications populaires contre la corruption du pouvoir en place, notamment dans la dilapidation du fond Petrocaribe, si les manifestations contre l’insécurité, contre le kidnapping avaient été prises en considération par le Core Group, Binuh et l’ambassade américaine. Au contraire, ils ont soutenu Jovenel Moïse jusqu’à son assassinat et continue de soutenir encore le pouvoir PHTK à travers Ariel Henry qui se fait déjà le complice des gangs.

La vie des ressortissants américains, le Canadien et tous les Haïtiens kidnappés devraient avoir la même importance, mais ce n’est pas le cas. Certaines vies sont plus importantes que d’autres. Le phénomène du kidnapping a déjà endeuillé des centaines de familles haïtiennes, les séquelles et le traumatisme laissés dans la vie des victimes sont irréparables. Elles vont devoir affronter ces vieux démons pour le restant de leurs jours. Tout ce dont nous avons besoin de la part des États-Unis, c’est de changer leur politique rétrograde envers Haïti, qu’ils arrêtent de s’immiscer dans la vie politique économique et sociale du pays. Une chose est certaine, Haïti n’est pas arrivée dans cet état de pourrissement toute seule, elle a eu des complices et les États-Unis sont l’un d’entre eux.

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