L’insécurité et l’instabilité politique, « chasse gardée » des tenants du système

C’est tout simplement effrayant de voir comment les Haïtiens sont capables de vivre dans une société déréglée et déstructurée. C’est incroyable que des hommes et des femmes choisissent de se taire pour rester en vie, mais privés de leur liberté de personne, au lieu de se battre pour leur avenir et leur mieux-être. C’est impensable aujourd’hui que vous et moi acceptions que le pays ne soit plus dirigé, qu’il soit livré à lui-même, qu’il devienne aujourd’hui un espace de domination du grand banditisme d’Etat, d’enlèvements, de séquestration, de libération contre rançon et surtout un pays avec des dirigeants sans mandat, illégitime et qui nous conduisent de jour en jour vers notre perte.

Des enlèvements par-ci, par-là, des morts en veux-tu en voilà, des discours creux, des prises de position partisanes, claniques, des interventions rétrogrades dans les médias, des propositions de sortie de crise les unes moins inclusives, moins participatives que d’autres, qui ne tiennent pas compte véritablement du danger explosif imminent qui pèse sur nous. Voilà de quoi est fait le quotidien haïtien depuis quelques temps. Le pays est devenu un lieu d’expérimentation de l’impossible, de l’impensable et de l’inconcevable. Au mépris des lois de la République, rendues obsolètes par le pouvoir PHTK, le pays fait l’expérience d’un gouvernement monocéphale avec un premier ministre tout puissant au pouvoir illimité. On croyait pourtant que le temps des assassinats de président de la République était révolu, on ne croyait pas, pensait plus, qu’une telle barbarie était possible, nous étions bien naïfs, l’impensable est devenu un fait, Jovenel Moïse, président de facto a été assassiné. L’inconcevable est devenu normal, des opposants farouches à Jovenel Moïse, qui se faisaient passer pour des défenseurs de la cause des démunis, se sont associés au pouvoir PHTK pour faire fonctionner le pays à partir d’un accord dont ils sont les seuls bénéficiaires. Les limites de l’inconcevabilité sont franchies à toute vitesse.

Nous assistons malheureusement à des tentatives citoyennes, comme l’accord de Montana, sans lendemain véritable. Les garants du système « peze souse » sont beaucoup trop puissants pour laisser aboutir des projets de redressement et de chambardement de l’ordre social, économique et politique actuel. La stratégie des maitres du système consiste à intimider les gens de bien, à faire fuir les ressources humaines, et à forcer la nouvelle génération montante à se replier pour libérer l’espace politique aux « rats de la politique ». C’est-à-dire, ceux qui font le contraire de ce qu’ils disent, ceux qui finissent toujours par trahir la lutte du peuple, les vendus. Vous ne vous rendez pas compte que les principales figures des mouvements Petrocaribe, des marches contre les velléités dictatoriales de Jovenel Moïse, ne sont plus en première ligne, ils se sont repliés, par peur de se faire assassiner comme Netty, comme le bâtonnier Dorval et bien d’autres encore. Les tenants du système ont encore gagné.

Notre réalité d’aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard. C’est la volonté manifeste de certains hommes et femmes puissants qui tiennent les rênes du pays comme si Haïti leur appartenait. L’insécurité est programmée, elle est provoquée à des fins bien spécifiques. Vous ne vous êtes jamais demandé, pourquoi subitement le puissant chef de gang a décidé de libérer les routes d’accès au terminal de Varreux. Croyez-vous vraiment que c’était sa volonté de bloquer l’accès au terminal ? Il est à la solde de ceux qui contrôlent les produits pétroliers en Haïti. Ce n’est pas non plus un hasard, la mort de Jovenel Moïse, la nomination du docteur Ariel Henry quelques jours avant son assassinat, l’adhésion du SDP au pouvoir PHTK, l’insécurité grandissante qui gangrène le pays, toutes ses décisions participent d’un plan visant à faire d’Haïti un « Etat paria », une province de l’impérialisme, une source d’enrichissement pour les détenteurs des richesses du pays et une nuisance pour les masses.

Malheureusement, il n’y a que très peu d’hommes et de femmes qui ont le courage de poser les vrais problèmes du pays. Les médias n’osent pas pointer du doigt ouvertement les Américains dans la libre circulation des armes et de munitions dans le pays. Les politiciens véreux n’ont pas la capacité de responsabiliser les Etats-Unis qui sont les garants de l’insécurité et de la mauvaise gouvernance dans le pays. Michel Soukar, lui ne se cache pas, il les tient principalement pour responsable de nos malheurs, parce que ce sont eux qui choisissent depuis quelques temps, les présidents, les directeurs de la PNH. Ils sont tout sauf nos amis, leur implication dans les affaires du pays participe à la destruction de nos institutions dont le parlement haïtien qui lui résistait encore dans leur volonté de pillage des ressources minières du pays. Avec Ariel Henry, c’est une descente aux enfers assurée. Depuis tantôt deux semaines, il n’est plus au-devant de la scène, il n’y a aucune nouvelle révélation sur son implication présumée dans l’assassinat de Jovenel Moïse, ceux qui tirent les ficelles le veulent ainsi. Attendez-vous à n’importe quel moment qu’un autre article nous fasse perdre du temps sur son implication présumée, pendant que le pays continue à s’enfoncer dans l’abime sans savoir quand et comment on va faire pour sortir du pétrin dans lequel se trouve le pays.

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