Mobilisation du 18 novembre : la FJKL et le RNDDH évoquent un manque de professionnalisme criant de la PNH

Après des violences policières et un usage disproportionné de la force dans la journée de mobilisation du 18 novembre, la Fondation Je Klere, après enquête, a dressé son bilan dénombrant ainsi un mort et 8 blessés par balles. Le RNDDH pour sa part a abondé dans le même sens. Les organisations de défense des droits humains évoquent « un manque de professionnalisme criant » des forces de l’ordre.

Dans une entrevue accordée à Radio Kiskeya, la responsable de programme du RNDDH, Marie Rosie Auguste Ducenat a dénoncé les brutalités policières enregistrées au cours de la mobilisation anti-Jovenel Moïse et PHTK du 18 novembre plus particulièrement dans la capitale haïtienne.

De son côté, l’organisme de défense des droits humains FJKL qui se montre inquiet pour les libertés fondamentales estime que « la PNH ne considère plus le droit de manifester comme un droit démocratique. Elle prend position pour le pouvoir politique. Elle est donc politisée et n’agit pas comme un corps professionnel chargé de garantir l’exercice des droits démocratiques », a soutenu la FJKL tout en évoquant un usage abusif de la force. « À Delmas 48, par l’usage abusif de gaz lacrymogène et de balles réelles, la police a mis une fin prématurée à la manifestation soulevant, de ce fait, la colère des manifestants » a-t-elle détaillé.

Plus loin, le RNDDH a critiqué vertement la note de félicitation du directeur général a.i de la police, Léon Charles, envers des policiers ayant tué d’une balle à la tête un homme et percuté violemment avec leur pick-up deux manifestants à bord d’une motocyclette. Marie Rosie Auguste Ducena estime scandaleuse cette note qui, selon elle, donne carte blanche aux policiers pour assassiner impunément.

« Dans la zone du Champ-de-Mars, siège du Palais présidentiel, la police a établi un périmètre de sécurité et s’est livré à un usage excessif de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles réelles faisant un mort p et des blessés, dont cinq graves », a poursuivi la FJKL dénonçant  « un backup de la BOID ayant heurté violemment et volontairement deux manifestants se trouvant sur une motocyclette ». La FJKL regrette que « cette tentative d’assassinat n’a fait l’objet d’aucune réaction immédiate de la part des responsables de la police ».

Le RNDDH dénonce une absence d’équilibre dans la note du nouveau patron de la PNH qui, selon l’organisation non-gouvernementale, n’a pas su faire la part des choses. Dans ce même ordre d’idées,  l’organisme de droits humains regrette le mutisme du DG de la police face aux policiers ayant heurté deux manifestants à moto. 

En ce sens, la FJKL recommande aux autorités « d’identifier et de renvoyer à la justice répressive, les policiers coupables d’usage abusif de la force, notamment le chauffeur du véhicule de la Brigade d’Opération et d’Interventions Départementales  (BOID) qui a heurté de plein fouet la motocyclette des manifestants provoquant deux cas de blessures graves, d’identifier également l’auteur de l’assassinat de Mackenson Duvivier, d’empêcher la politisation de la police et de travailler plutôt à  sa professionnalisation ». Dans la foulée, la FJKL rapporte qu’un véhicule de police a été incendié par des manifestants en colère et deux agents du CIMO blessés par des jets de pierre.

Joubert Joseph/HIP

Crédit Photo: JJA

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