« Oligak koronpi Prezidan an ap pale yo se bò kotel yo ye, yo pa anfas li… », dixit Etzer Emile
L’économiste Etzer Emile prend à contrepied les différentes sorties du Président de facto pointant du doigt des soi-disant « oligarques corrompus » en Haïti, qui l’empêchent de réaliser ses projets. Pour le Président de la fondation « Avenir », l’ancien patron d’Agritrans est en contradiction avec lui-même, tenant compte du support bénéficié auprès de ce même secteur des affaires.
« C’est une vaste plaisanterie. C’est le plus grand mensonge qui circule en Haïti actuellement… » L’économiste a parlé sans langue de bois. Participant a l’emission « Sa Kap Kwit » sur Telé 20 cette semaine, Etzer Emile a analysé les différentes accusations faites par Jovenel Moïse, qui essaie d’imputer la responsabilite de son échec à une frange du secteur privé haïtien. « Mwen toujou ri, chak fwa mwen wè Prezidan an ap bay enpresyon li gen oligarque yo an fas li. Oligarque yo se bò kote Prezidan an yo ye, yo pa anfas li », a affirmé clairement le Président de la fondation « Avenir ».
Selon M. Emile, Jovenel Moïse est le produit de cette « oligarchie» qu’il prétend dénoncer et qualifier de « corrompu ». « Le Chef de l’Etat qui a eu son mandat constitutionnel expiré depuis le 7 février dernier, avait bénéficié du support financier de ce même secteur lors des dernières élections », a rappelé l’économiste. Pour étayer ses dires, Etzer Emile a pris en exemple le silence « complice » des chambres de commerce, relatif au respect de l’article 134-2 de la constitution. « Les oligarques ne vont pas s’opposer à un pouvoir qui leur offre des avantages », poursuit-il.
D’un autre coté, l’économiste croit indispensable de redéfinir les rapports entre le public et le privé, mais aussi, entre l’Etat et la communauté internationale.
« Siw konprann wap retire Jean mete Pierre, nan menm konbinezon, menm rapò nou te genyen yo, anyen pap chanje. Fòl redefini. Nou pa pral okenn kote jan l ye a », a-t-il précisé. Ce processus, a dit M. Emile, prendra du temps et nécessitera la présence d’hommes honnêtes, compétents et patriotes.
L’économiste admet que l’Etat est pris en otage par des hommes d’affaires puissants, mais dénonce au passage l’hypocrisie du Président de facto qui cible des personnalités bien spécifiques, particulièrement dans le secteur de l’énergie. « Il n’y a aucune volonté de changer les rapports », insiste Etzer Emile. Selon lui, Jovenel Moïse tente de garder le statu quo, et donner beaucoup plus de possibilités à des hommes d’affaires réputés proches du pouvoir en place.
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