Plaine du cul-de-sac : face à la montée de la violence armée, l’inquiétude des habitants augmente

Des milliers d’habitants de la plaine du cul-de-sac et de la commune Cité Soleil ont été chassés de leurs maisons par des bandits armés, qui se lancent dans une lutte sans merci. Des morts et des blessés graves ont été recensés au sein de la population civile, des maisons ont été aussi incendiées par les malfrats.

La fuite est devenue la seconde nature de l’homme haïtien ces dernières années. Enfants, adultes, femmes se mélangent non loin du monument « 3 mains », sur la route de l’Aéroport. Ces personnes issues des quartiers de Blanchard, Terre noire, Sarthe, Route 9, Rue Germain, entre autres, ont dû prendre leurs jambes à leur cou face à cette nouvelle offensive des groupes armés dans leurs zones.

Aux abois et délaissés face au arsenal des gangs armés, les riverains de ces zones ont tout abandonné : leurs maisons, leurs habits et autres effets personnels.

Ces déplacés internes sont pour l’instant éparpillés dans les rues, certains sans destination fixe. Ils attendent impatiemment que le calme revienne dans leurs quartiers respectifs.

« Nous sommes fatigués face à cette situation qui perdure trop. Presque chaque mois, nous sommes obligés de laisser notre demeure pour aller chez une famille, passer des jours en raison des conflits armés… », a déclaré un sans-abris requérant l’anonymat.

« C’est impossible de vivre ainsi, c’est pas un mode de vie ça. A chaque fois nous laissons notre maison, à notre retour les bandits ont tout apporté. Parfois ils mettent le feu. Imaginez un peu, vous passez plus d’une décennie à bâtir une maison et un jour un individu y met le feu et vous vous retrouvez à dormir à la belle étoile », déplore cette dame accompagnée de ses deux enfants.

Selon un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies, plus de 313 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer ces derniers mois en raison de la violence armée. Plus de la moitié des personnes actuellement déplacées dans le pays l’ont été en 2023, illustrant l’aggravation constante de la situation sécuritaire et humanitaire, en particulier à Port-au-Prince. Pour leur part, les autorités gouvernementales restent en attente de la Mission Multinationale de Soutien et de Sécurité (MMSS) plutôt que d’assurer la protection de la population.

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