Port-au-Prince : la délocalisation du tribunal, principale préoccupation du nouveau directoire de l’ANAMAH

Le climat d’insécurité qui sévit dans l’environnement du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, sur le Bicentenaire, impacte grandement le mauvais fonctionnement du système judiciaire avec pour corollaire le phénomène de la détention préventive prolongée, reconnaissent certains acteurs de la chaîne pénale, à l’occasion de la cérémonie de prise de fonction du nouveau directoire de l’Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH).

Le président de l’ANAMAH, Jean-Wilner Morin, juge urgente la délocalisation du Tribunal de première instance de Port-au-Prince. Mardi, à l’occasion de la cérémonie de prise de fonction du nouveau directoire de l’ANAMAH. Jean-Wilner Morin, reconduit par ses pairs au poste de président, interpelle le gouvernement sur la nécessité de rendre opérationnel le tribunal, handicapé par l’insécurité qui s’abat sur le Bicentenaire.

Le magistrat en a profité pour placer son deuxième mandat de trois ans sous le sceau de la simplicité, de la fidélité tout en insistant sur l’impérieuse obligation de défendre les intérêts de la corporation. Il émet le vœu d’œuvrer à l’indépendance du pouvoir judiciaire et de lutter contre le fléau de la corruption.

« L’ANAMAH entend se positionner sur la problématique de l’indépendance du pouvoir judiciaire. La prolongation du délai de l’implémentation des décrets publiés en juin 2021 se relève d’une nécessité », soutient Jean-Wilner Morin.

Le ministre de la justice et de la sécurité publique, Berto Dorcé, s’est montré engagé à adresser la situation des avocats et d’autres professionnels du droit affectés par le banditisme et la criminalité qui s’installe sur l’avenue Harry Truman. Il confie avoir soulevé le dossier avec le premier ministre Ariel Henry qui s’est montré préoccupé à délocaliser le tribunal. Néanmoins, il sollicite l’engagement des avocats, juges et autres cadres du personnel judiciaire à conjuguer leurs efforts afin d’attaquer le problème.
« Il suffit à quiconque de proposer un espace approprié, le gouvernement tâchera de faire le suivi. J’appelle à l’implication de tout un chacun, y compris le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) pour renforcer les démarches vers la délocalisation du tribunal. Une commission pour le suivi du dossier est inévitable », a insisté le titulaire du MJSP.

D’autres interventions dont celle du protecteur du citoyen, Renan Hédouville, plaide pour mettre fin à l’impunité considérée comme un mal qui ronge la justice. Aux personnes tombées sous les balles assassines dont le bâtonnier Monferrier Dorval, Patrice Michel Dorenencourt, Diego Charles, Antoinette Duclair, Jean-Léopold Dominique, Patrick Lolo, le protecteur a émis une pensée spéciale pour ces victimes.

La présence des personnalités comme le vice-président de la Cour de Cassation, Frantzy Philemon, le doyen Bernard Saint-Vil, le commissaire Jacques Lafontant, la batonniere Marie Suzy Legros, le juge Ikenson Edumé a rehaussé la cérémonie.

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