Sans surprise, l’OEA exige un nouveau premier ministre, un nouveau CEP et des élections

Après sa rencontre début de juin avec différents acteurs politiques et de la société civile sur la crise que traverse le pays, la mission de l’Organisation des États Américains a fait parvenir son rapport dans lequel elle exige un nouveau Premier ministre, un nouveau CEP, un climat de sécurité afin de pouvoir organiser des élections cette année.

« La Mission demande instamment que tous les acteurs politiques redoublent d’efforts à cet égard et qu’il soit fait en sorte qu’un nouveau Premier Ministre soit désigné et qu’un nouveau gouvernement soit formé au plus tard à la mi-juillet », peut-on lire dans le rapport de la mission de l’OEA acheminé à la rédaction du journal. Ce Premier ministre, selon l’OEA, doit bénéficier d’un large soutien de toutes les forces vives de la nation.

« Ceux qui exercent une influence sur les activités des gangs en Haïti doivent mettre immédiatement fin à la violence et les responsables doivent être amenés à répondre de leurs actes », exhorte l’OEA au pouvoir de facto. « L’impunité, l’état de non-droit et les niveaux élevés de violence ont forcé la population à fuir à l’intérieur du pays pour y chercher refuge », poursuit-elle arguant que « l’impact de la Covid-19 et l’insécurité alimentaire persistante aggravent la crise humanitaire et constituent une préoccupation ».

En ce sens, l’Organisation qui est très décriée en Haïti, pour avoir supporté des pouvoirs corrompus et réactionnaires, estime que « cela implique la nomination de nouveaux membres au Conseil électoral provisoire, l’établissement d’un calendrier électoral définitif, l’accélération des efforts déployés en vue de l’inscription des électeurs ainsi que d’autres mesures visant à garantir la confiance dans le processus électoral »

Parallèlement, le pouvoir de facto a déjà publié un calendrier électoral et fixé les élections locales, législatives et présidentielles au 26 septembre prochain ainsi que le referendum constitutionnel illégal décrié par toutes les forces vives de la nation. Dans l’intervalle, cela fait environ un mois depuis que la route nationale #2 est bloquée au niveau de l’entrée sud de la capitale où des gangs, en majeure partie supportés par le pouvoir, s’affrontent quotidiennement. Le haut-commissariat des Nations Unies en Haïti a dénombré environ 50 morts dus à la violence des gangs et plus de 13 000 déplacés à travers la zone métropolitaine pour le début de l’été.

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