« Souf pou Ayiti » : un autre mouvement pour tester l’insensibilité d’Ariel Henry face à l’acuité de la crise

Dans le passé, d’autres mobilisations populaires plus coriaces n’ont pas pu faire fléchir le gouvernement de facto dans ses actions contre le grand bantisme en Haïti. Le mouvement initié le 26 janvier dernier à la suite de la mort de 6 policiers à Liancourt, pour lequel le premier ministre Ariel Henry a promis des réponses musclées aux gangs, en dit long sur la politique insensible pratiquée par le neurochirurgien.

La marche internationale organisée par le Bishop Grégory Toussaint le 9 juillet dernier a, certes, dépassé les simples frontières d’Haïti pour interpeller les dirigeants mondiaux, mais entendait également mettre les autorités haïtiennes face à leur responsabilité dans le pourrissement de la crise. Rien qu’en écoutant les réactions des chrétiens protestants qui dénoncent le règne insupportable de groupes armés, on devrait se faire une idée de la colère qui envahit les marcheurs.

Aux heures qui ont suivi la marche aucune réaction officielle du gouvernement de facto pour saluer la détermination populaire ou pour annoncer des mesures pour redresser la barre. Les officiels se terrent dans un silence assourdissant, préférant laisser à l’opinion de deviner les retombées de l’appel à la mobilisation. Face au délire manifesté par les protestants dans l’espoir de fouetter l’orgueil des dirigeants, peu de résultats sont à espérer, prononstiquent des avisés.

Le pouvoir de facto, habitué à embobiner la société dans ses tours de coup de communication propagandiste et de dossiers à scandale visant à tuer le temps, résistera au momentum dans l’objectif de mieux surfer sur la prochaine vague de réactions qu’aura à créer un futur sujet. On retient les manifestations contre la révision à la hausse du prix de l’essence, les mouvements pour dénoncer l’assassinat tragique de 6 policiers à Liancourt ; des dossiers qui ont fait rêver quant à la possibilité d’une gouvernance tournée vers la satisfaction des revendications de la majorité. Il n’en est rien. Ariel Henry et son équipe ont promis des accompagnements sociaux pour soutenir les plus vulnérables exposés aux effets néfastes de la montée du prix de l’essence.

À propos du drame de Liancourt il a promis des initiatives fortes pour mater les bandits après le rapport de la Police sur l’intervention vouée à l’échec dans l’Artibonite. Acteur passif, leader sans vision, dirigeant insensible, Ariel Henry fait fi de la présence des milliers de citoyens dans la rue pour exiger des solutions à la crise sécuritaire. Il se concentre sur la mise d’un Conseil électoral provisoire et d’un remaniement ministériel comme si l’insécurité est étrangère à ces chantiers.

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