Terreur à Port-au-Prince : Barbecue réclame la démission d’Ariel Henry

Au moins un citoyen tué au centre-ville de la capitale, des employés de la Banque de la République d’Haïti (BRH) tétanisés, des civils armés défilant sur la voie publique résument une journée mouvementée à Port-au-Prince.

Le corps sans vie du commerçant Silfonet Maxi (62 ans) gisant dans son sang a été repéré, jeudi, à la Rue Pavée, cœur de Port-au-Prince, quelques heures après le défilé d’une dizaine de civils armés du gang « Krache dife », affilié à la coalition « G9 an fanmi ». Les proches de la victime se sont montrés révoltés par cette exécution.

« Depuis près d’un demi-siècle, il tenait son commerce au bas de la ville. Silfonet est un modèle de père qui se sacrifiait pour sa famille. C’est inacceptable de le perdre dans cette situation », a réagi Rita Vilcéus Maxi, épouse de la victime, inconsolable.

Le gouvernement de facto, indifférent aux cris de détresse de la population civile, est défié dans son autorité. Le leader de la Force révolutionnaire « G9 an fanmi e alye » Jimmy « Barbecue » exige la démission du premier ministre Ariel Henry. L’ancien policier menace de faire répandre la violence si ses revendications ne sont pas satisfaites.

À Port-au-Prince, les gangs armés ont tendance à conquérir d’autres territoires pour normaliser la violence. La situation de l’entrée Sud de Port-au-Prince en proie à une recrudescence des cas de kidnapping interpelle. Pas moins d’une demi-douzaine de citoyens ont été enlevés, dans moins de 24 heures.


À la Croix-des-Bouquets, les « 400 Mawozo » renforcent leur domination en instituant des foyers dans d’autres quartiers, selon une source digne de foi. Des localités dont « Nan Rémy », Duval, Noailles, Canaan sont transformées en des zones de guerre. Quotidiennement, à la tombée de la nuit, des détonations automatiques, des appels à la violence font fuir des résidents des conglomérats jadis réputés calmes, témoignent des leaders communautaires sous couvert de l’anonymat.

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