Trafic d’armes : 14 personnes inculpées, les prêtres de l’Église Épiscopale d’Haïti blanchis
Le juge chargé de l’instruction du dossier relatif à la cargaison d’armes et de munitions saisie à la douane de Port-au-Prince, Marthel Jean Claude, a rendu son verdict dans cette affaire complexe. Sur les 25 personnes impliquées dans cette affaire, 11 ont été blanchies, tandis que les 14 autres ont été renvoyées devant un tribunal criminel pour être jugées sans assistance d’un jury.
Parmi les 14 inculpés figurent Gina Jean Louis Rolles, Lovenis Louis Jean, Allan Dorce, Samson Francois, Fritz Desire, Frantz Cole, Jean Mary Jean Gilles, Jude Alain Jean Louis, Johny Docteur Vundla Sikhumbuzo, Remy Lindor, Dieune Day, Isaac Alerte, Fernand Jean Pierre. Selon l’ordonnance du juge, les charges et les preuves réunies justifient leur inculpation en raison de leur degré d’implication dans cette affaire.
En ce qui concerne les 11 autres personnes citées dans le dossier, à savoir Mamion St Germain, Rubens Vilmont, Dianika Jules, Kleberson Jules, Jean Mardoche Vil, Ronald Docteur, Gerald Remplais, Trevol Moise, Previllon Renet, Steeve Jean et Gracia Jean Ralph, elles ont été exonérées de toute responsabilité. Le juge a estimé que les éléments en sa possession ne permettaient pas d’établir leur implication dans cette affaire, comme le précise son ordonnance.
Le juge a fondé sa décision sur plusieurs dispositions légales, notamment les articles 108, 109 et suivants, ainsi que l’article 224 et 338 du code pénal haïtien, la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption, et la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée. Ces lois et conventions ont servi de base à sa décision de renvoyer les 14 personnes devant un tribunal criminel sans jury pour être jugées.
Il convient de rappeler que cette affaire a débuté le 15 juillet 2023, lorsque des douaniers haïtiens ont découvert un conteneur à la douane de Port-au-Prince appartenant à l’Eglise Episcopale d’Haïti. Le conteneur contenait 18 armes automatiques, dont six AK-47, des Galil et M4, un fusil de calibre 12, des pistolets de calibre 9 mm, près de 20 000 cartouches de différents calibres, 120 chargeurs, un viseur, et 50 000 dollars américains en faux billets de banque.
Ces objets étaient dissimulés dans des cartons de vêtements. Les premières arrestations effectuées par les forces de l’ordre ont permis aux enquêteurs de mettre en lumière une organisation importante qui, sous prétexte d’œuvres humanitaires, était en réalité impliquée dans un trafic meurtrier pour le pays.
