« Ariel Henry a choisi la déportation massive des haïtiens, en échange du support américain », révèle Daniel Foote

« Le Premier ministre Ariel Henry avait accepté la déportation massive des migrants haïtiens ayant établi leur quartier général sous le Pont Del Rio, au Texas en septembre dernier ». C’est ce qu’a révélé Daniel Foote, ancien envoyé spécial des Etats-unis en Haïti. Dans un article paru hier mercredi dans la soirée dans les colonnes du journal “New York Post”, le diplomate affirme que “la démocratie haïtienne a été sacrifiée sur l’autel de l’expulsion de ces migrants”. Il s’agit pour M. Foote d’un sacrifice effectué par le Chef du gouvernement haïtien, en échange du support de l’administration américaine.

Définitivement, Daniel Foote n’entend pas garder sa langue dans sa poche. Après ces séries de dénonciation et d’accusation à l’égard des Etats-Unis, l’ancien envoyé spécial de l’administration Biden en Haïti revient dans l’actualité, avec de nouvelles révélations. Cette fois-ci, le diplomate américain évoque un “deal” entre la Maison Blanche et l’actuel Premier ministre Ariel Henry qu’il qualifie d’ailleurs d’illégitime.

Dans cette entrevue exclusive accordée au journal américain New York Post, Daniel Foote a déclaré : “l’administration Biden a saboté les plans d’Haïti pour des élections libres et a soutenu un dictateur de facto en échange de sa volonté d’accepter les déportations ». L’ancien envoyé spécial américain en Haïti nommé par Biden, affirme que l’administration a soutenu le Dr. Ariel Henry – qui a pris le pouvoir en tant que premier ministre et président par intérim après l’assassinat du président Jovenel Moïse- parce qu’il était prêt à accepter les migrants haïtiens qui se sont précipités à la frontière américaine.

Ce flux incontrôlable de migrants campé sur la frontière américano-mexicaine, a causé un casse-tête politique au président Biden. Selon M. Foote, le Premier ministre avait accepté d’accueillir des Haïtiens déportés, et l’administration Biden a cessé de faire pression en faveur de la démocratie en Haïti. “Les Etats-unis ont décidé d’expulser la plupart des Haïtiens par voie aérienne depuis la base aérienne de Laughlin, près de Del Rio. Mais cela nécessitait l’approbation officielle d’Haïti. Henry a accepté”, a dit le diplomate américain.

L’ex-envoyé spécial de Joe Biden en Haïti est persuadé que la principale raison pour laquelle les Américains ont expulsé les migrants haïtiens, est la malléabilité d’Ariel Henry, en acceptant de recevoir tous les déportés qu’ils voulaient envoyer. Et c’est à partir de cette approbation qu’ont démarré les vols de déportation.

Daniel Foote indique que cette crise migratoire a saccagé l’administration Biden, terrifiée par cette situation. “Les conseillers de la Maison Blanche ont considéré la crise du campement texan comme une menace politique sérieuse pour les perspectives démocrates, lors des élections de mi-mandat de 2022”, a écrit le New York Post. Pour le journal américain, Ariel Henry est un dirigeant qui ne dispose d’aucun contrôle interne du pouvoir – un dictateur.

Pour M. Foote qui a démissionné le 22 septembre l’an dernier en tant qu’envoyé spécial des Américains en Haïti, en raison de ce qu’il qualifie d’atteinte à la démocratie haïtienne, « un homme fort sympathique est préférable à un gouvernement élu qui pourrait bloquer les vols ».

Même dans le camp des Démocrates, le soutien américain à Ariel Henry a été vivement critiquée. En mars dernier, 7 membres du Congrès avaient poussé le Président Biden à retirer son soutien au Premier ministre haïtien, pour favoriser plutôt la formation d’un gouvernement de transition.

Entre l’intérêt des compatriotes haïtiens et son intérêt personnel, le PM Henry a fait son choix pour rester au pouvoir, sans être pressé par les Américains pour la tenue des élections. Notons que depuis le déclenchement en septembre 2021 de l’opération, 24 mille migrants haïtiens venus de la frontière américano-mexicaine, ont été déportés vers Haïti.

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