Bastonnade de Dizay : le RNDDH appelle à des sanctions contre Jean Edler Guillaume

Le Réseau national de défense des droits humains digère mal le triste épisode déroulé au parquet de Port-au-Prince le 30 octobre dernier, où des agents de sécurité du commissaire du gouvernement ont tabassé le le citoyen Rebert Noncent alias Dizay, sous les yeux du chef du parquet. Le RNDDH demande au ministère de la Justice de la Sécurité Publique de sanctionner maître Edler Guillaume. En ce sens, l’organisation a adressé des correspondances, respectivement à la ministre de la justice et à l’inspecteur général en chef de la PNH.

Dans la matinée du 30 octobre écoulé, le parquet de Port-au-Prince a été le théâtre d’un événement malheureux au cours duquel un citoyen a subi de mauvais traitements de la part des agents de la police nationale affectés à la sécurité du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Maître Edler Guillaume. Dans la vidéo qui n’avait pas pris du temps pour devenir virale sur les réseaux sociaux, on pouvait regarder les agents qui se sont mis à quatre (4) pour bastonner le citoyen Rebert Noncent alias « Dizay », en présence même du chef du parquet.

Pour le Réseau National de Défense des Droits Humains, il s’agit d’un fâcheux incident.
Le réseau estime qu’il est de son devoir d’attirer l’attention du l’inspection générale de la PNH et du ministère de la justice sur cet incident pour une intervention immédiate.

Dans les correspondances adressées à ces instances, l’organisme dont Pierre Espérance est le directeur exécutif a retracé les faits. « Un (1) agent de la Police Nationale d’Haïti (PNH) encagoulé a agrippé Rebert Noncent alias Dizay. Trois (3)autres l’ont maitrisé. Alorsqu’il se trouvait au sol, les quatre (4)agents de la PNH se sont acharnés contre lui. Ils ont sévèrement battu Rebert Noncent alias Dizay, lui administrant notamment plusieurs coups de poing à la tête et au visage avant de le traîner sur la cour du Palais de Justice jusqu’à la garde à vue, sur ordre du magistrat Edler Guillaume », a rapporté l’organisation.

Selon le RNDDH, depuis cet incident,des rumeurs de plus en plus persistantes font état d’hommes armés qui seraient affectés à la sécurité du magistrat susmentionné et qui seraient autorisés à porter l’uniforme de l’institution policière. A cet effet, le RNDDH sollicite auprès de l’Inspection Générale de la PNH l’ouverture d’une enquête autour de ces faits et allégations.

Un peu plus loin dans sa correspondance, le RNDDH informe que le citoyen Rebert Noncent alias Dizay, sévèrement amoché par les agents de sécurité du commissaire est dans un mauvais état physique. Il est obligé de consentir d’énormes débours pour recevoir des soins de santé et procéder à des analyses médicales onéreuses.

« Le comportement lâche et anti-déontologique des agents de la PNH est sidérant. Ils se sont mis à quatre (4) pour bastonner un citoyen qui n’a commis aucune faute sinon celle d’avoir été surpris par le chef du Parquet de Port-au-Prince, en train de donner un point de presse critiquant la mauvaise gouvernance et l’impéritie caractérisée du premierministre Ariel Henry », a écrit l’organisation.

Acet égard, le RNDDH souligne à l’intention de l’inspection générale que la liberté individuelle étant « garantie et protégée par l’Etat », l’article 24-1 de la Constitution Haïtienne précise que « Nul ne peut
être poursuivi, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la Loi et selon les formes qu’elle prescrit ».
Il n’est écrit nulle part qu’un chef de Parquet est autorisé à ordonner d’arrêter un citoyen en train de donner un point de presse, car ce fait ne constitue pas « un des cas déterminés par la loi ».

Le RNDDH persiste à croire qu’il s’agit d’un ordre manifestement illégal auquel les agents de la PNH n’auraient pas dû donner suite, d’autant plus que la violence et l’excès de zèle déployés par eux n’ont aucune justification. Le seul péché qu’a commis le citoyen Rebert Noncent c’était de dénoncer la mauvaise du gouvernement de facto d’Ariel Henry.

Face à la gravité des faits relatés, le RNDDH recommande à l’inspection générale de la police de diligenter une enquête en vue de réprimer sévèrement les agents de l’institution policière impliqués dans ce cas de bastonnade caractérisée et d’élucider les rumeurs selon lesquelles des hommes armés portant l’uniforme de l’institution policière, seraient affectés à la sécurité du chef du Parquet de Port-au-Prince, aux côtés d’agents de la PNH.

D’un autre côté, en ce qui concerne le numéro un du parquet de Port-au-Prince, le RNDHH demande au ministère de la justice d’agir vite. Il n’est écrit nulle part qu’un chef de Parquet est autorisé à ordonner d’arrêter un citoyen en train de donner un point de presse, car ce fait ne constitue pas un cas déterminé par la loi, rappelle l’organisation.

Le RNDDH estime que le magistrat Edler Guillaume, en se comportant ainsi, menace toutes personnes qui oseraient critiquer la mauvaise gouvernance actuelle, de s’en prendre physiquement à elles, par le biais des agents affectés à sa sécurité.

Par conséquent, le RNDDH exige du ministère de la justice et de la sécurité publique une enquête en vue de réprimer sévèrement toute velléité des parquetiers de violer les droits et libertés des citoyens et citoyennes et de sanctionner le magistrat Guillaume, conformément à la Loi et aux règlements.

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