Bel-Air : Au moins 70 morts, une cinquantaine de disparus, selon le RNDDH

Des femmes enceintes, des enfants et des vieillards font partie des plus vulnérables fortement touchés par les conflits armés éclatés le 28 février dernier entre des gangs de « Krache dife », formés par Fednel Monchery et les alliés du caïd Kempes Sanon, révèle le défenseur des droits humains, Pierre Espérance.

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) continue de se documenter sur les évènements sanglants survenus entre la fin du mois de février et le courant du mois de mars 2023 dans les quartiers du Bel-Air, Nazon, Bas-Delmas et Solino. À partir des témoignages des proches des victimes, des enquêtes de terrain commanditées, des renseignements collectés, l’organisme de défense des droits humains est en droit de confirmer l’assassinat d’au moins 70 personnes dans le cadre des conflits armés, rapporte le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, dans le cadre d’une interview accordée, samedi au journal.

Dans sa ténacité de reconquérir le Bel-Air, le groupement criminel « Krache dife », fondé par l’ancien directeur général du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (MICT), Fednel Monchery, a planifié une attaque armée contre des citoyens de ce quartier historique et mythique de Port-au-Prince, avance Pierre Espérance. En réponse, le caïd Kempes Sanon, allié des chefs de gang Izo et « Ti Lapli », retranché à Bel-Air a pu organiser un foyer de résistance qui s’est soldé par d’importants dommages collatéraux.

Dans la foulée des évènements, le groupe armé 90 établi à Solino, dirigé par « Manno », s’invite dans les affrontements, révèle le défenseur des droits humains. Le nommé Manno, longtemps délogé par Kempes, à la faveur des conflits armés, espère regagner son fief au Bel-Air. Parallèlement, le caïd Kempes et sa troupe, spécialisés dans des cas d’assassinats, d’enlèvements et séquestrations contre rançon, envisagent de dominer le quartier de Solino. En vue de faire échec aux tentatives des bandits conduits par Kempes, des policiers de Solino, supportés par des membres de la population ont fait front commun afin de repousser les assauts des bandits.

Pour l’heure, un calme fragile règne dans les quartiers concernés par les conflits entre groupes armés, souligne Pierre Espérance. Après des discussions entre les belligérants, sous la houlette des notables, des leaders communautaires de Bel-Air et Solino, les escalades de violence ont connu une baisse. L’initiative communautaire pour faciliter un retour à la vie normale contredit le comportement des autorités policières inactives en dépit des pertes en vies humaines et matérielles survenues dans les heurts, déplore Pierre Espérance.

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