Conflits armés à Port-au-Prince : entre crimes passionnels et lutte pour le contrôle de territoires

L’obstination du leader de la coalition criminelle « G-9 an fanmi » Jimmy « Barbecue » Cherizier à conquérir d’autres territoires, d’assainir des quartiers dominés par ses adversaires, s’est soldée par des affrontements violents, des morts et des déplacements forcés de résidents. Le nommé « Kempes », opposant farouche et ennemi juré des alliés de G-9, est au coeur des conflits armés qui s’étendent du Bel-Air, à Bas-Delmas jusqu’à Nazon et Solino.

Au Bel-Air, l’assassinat de 4 jeunes filles, suspectées d’être des « escort-girls » (prostituées) commandées par le nommé Kempes, chef de gang et adversaire notoire de la coalition « G-9 an fanmi », semble avoir nourri les escalades de violence armée. Des témoins confirment cette exécution collective portant l’empreinte de l’ancien policier Jimmy « Barbecue » Cherizier. Le chef de file de G-9, intraitable et habité d’un instinct criminel, est passé à l’acte en dépit du fait que l’une d’entre elles (les jeunes filles) l’ait pris dans ses bras.

Au rythme des détonations à l’arme automatique, les décès et les blessés par balles se sont accumulés. On signale également l’incendie de plusieurs maisonnettes à la suite des offensives. Les violences tirent leur origine dans l’entêtement de Barbecue et de ses hommes à assainir les fractions rebelles et déloger le caid Kempes.

Plusieurs bases et organisations criminelles se liguent contre l’ancien prisonnier, considéré comme un véritable vent contraire à la suprématie de G-9. L’ancien policier reconverti en chef de gang arrive à mobiliser plusieurs groupements criminels autour de son projet, selon des sources, conçu et commandité par la primature. Base 90, Bas Bel-Air, Delmas 24, Ruelle Mayard sont acquis à la cause de G-9 contre les nommés Kempes et Dèdè.

En termes de bilan humain, les chiffres sont imprécis. Cependant, on évoque des dizaines de blessés par balles au cours de ces conflits. La majorité des personnes à être admises dans des structures hospitalières ont été atteintes de balles perdues. À Delmas 24, un civil armé lié à la Base 90, blessé dans des échanges, peinait à être evacué vers un centre hospitalier, en raison de l’opposition des hommes de Solino ; un acte qui explique le déplacement massif des résident de ce quartier, pris dans le piège des combats intenses.

Les hommes de Kempes, en panne d’effectif par rapport aux hommes de Barbecue plus nombreux, ont essuyé des échecs. Il est rapporté plusieurs décès, des maissonnettes incendiées dans le camp de Kempes, pourchassé et acculé. Isca, Barbecue et ses troupes sont repartis avec des téleviseurs des têtes de bétails, proprietés de Kempes. Le véhicule privé de ce dernier et d’autres biens sont passés par les flammes.

L’insécurité métastasée a pris un tournant inquiétant avec des conflits armés pour la conquête de territoires. Des quartiers jusque-là considérés comme des défis et limites aux groupes criminels de G-9 ne sont plus bastions de la résistance aux hommes de G-9. Les hommes conduits par Barbecue s’emparent d’une partie de Delmas 2, le secteur du Marché public, l’historique et symbolique « Base Cameroun », confie un résident de Bel-Air à HIP.

Dans la soirée du samedi, aucune perspective d’un retour à la normale de la situation n’est à espérer. Des fortes détonations ont vibré les zones en proie à la violence des gangs. La Police Nationale d’Haïti (PNH), timorée dans ses interventions, abandonne la population civile, de plus en plus aux abois.

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