Crise : « Les recettes douanières n’ont pas suivi la progression des importations », regrette Jean Baden Dubois

Dans le texte présenté lors du Mercredi de Réflexion de la Banque Internationale de Développement en date du 6 octobre 2021, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Jean Baden Dubois, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation macroéconomique du pays. Selon le gouverneur de la banque centrale, durant l’exercice fiscal 2020-2021, les importations ont augmenté de 22,5% tandis que les recettes ont diminué de 4 %. Un phénomène expliqué par la hausse des prix de l’énergie et des matières premières sur le marché international dans un contexte qui n’a pas été favorable à la mise en place de nouvelles mesures administratives, selon Jean Baden Dubois.

« Toutefois, il faudrait tirer la sonnette d’alarme en ce qui a trait aux efforts de collecte des organismes de perception très fortement perturbés par la crise sociopolitique, dans la mesure où les recettes douanières n’ont pas suivi la progression des importations, de 22.5 % mais allait plutôt jusqu’à enregistrer un recul de près de 4 % sur l’exercice », a avancé le gouverneur de la Banque Centrale. « Les dépenses d’investissement qui avaient augmenté au début de l’exercice ont stagné dès le deuxième trimestre, pour laisser place aux dépenses liées à la crise sanitaire dans un contexte de remontée des cas de Covid-19 », a poursuivi le gouverneur. Il a tenu à souligner que les débours liés à la vaccination de la population et à l’arrivée des nouvelles variantes du coronavirus ont porté les dépenses de l’État à s’approcher des 100 % de leurs niveaux de réalisation dès le début du quatrième trimestre. 

Selon Jean Baden Dubois, Haïti n’a rien bénéficié du contexte macroéconomique international bien qu’il soit différent en 2021.

« Bien que le contexte macroéconomique soit différent à l’échelle internationale par rapport à l’année 2020, l’économie haïtienne n’a pas su en bénéficier », a regretté le gouverneur tout en évoquant une projection de croissance en-deçà de celle attendue au niveau du budget initial pour l’exercice. « En effet, durant l’exercice 2020-2021, la mise en œuvre de la politique budgétaire de l’État s’est déroulée dans un environnement empreint d’incertitudes et un climat sécuritaire délétère », a-t-il ajouté.

Toujours selon Jean Baden Dubois, les faits n’ont pas suivi les prévisions de la BRH. « La reprise de l’activité économique à laquelle on s’attendait et qui devrait se traduire en une augmentation des recettes internes et douanières, a plutôt laissé la place à une relative stagnation de plusieurs branches d’activités, dont le commerce », a-t-il indiqué tout en précisant que parallèlement, à la même période, les recettes atteignaient à peine 60 % de leur niveau prévu.

« Toujours en ce qui a trait aux ressources de l’État, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières sur le marché international (de 88,9 % du Brent par exemple) a augmenté la perte des recettes, dans un contexte qui n’a pas été favorable à la mise en place de nouvelles mesures administratives », a regretté le gouverneur de la banque centrale tout en évoquant des pertes importantes en PIB et un éloignement du potentiel de croissance.

En dépit de tout, Jean Baden Dubois a promis de faire des efforts afin d’améliorer la situation. « Au niveau de la Banque Centrale, nous poursuivrons nos différentes stratégies mises en place pour aider à renouer avec la croissance à travers les divers programmes incitatifs en faveur des secteurs porteurs de croissance et de création d’emplois », a-t-il déclaré. Cependant, Jean Baden Dubois estime que les implications pour l’économie, dans le contexte de la persistance du climat sociopolitique incertain, en particulier pour le budget 2021-2022, seront néfastes.

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