Des victimes de la violence des gangs en quête de soins à l’HUEH

Depuis le déclenchement des hostilités entre gangs armés à l’entrée sud de la capitale et dans différentes zones de l’aire métropolitaine, les blessés par balles sont récurrents à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti au moins 3 par jour, selon ce que nous a confié un médecin sous couvert d’anonymat.

Nous sommes le samedi 25 juin. À la salle d’urgence de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, un homme dans la trentaine allongé sur une civière avec une plaie ouverte dans la tête. « C’est une blessure par balles », nous dit le docteur. « Il vient à peine d’arriver, c’est une victime de la guerre des gangs à Cité Soleil », a-t-il ajouté précisant que l’HUEH reçoit au moins 3 blessés par balles depuis le déclenchement des hostilités entre gangs rivaux à travers toute la capitale. 

« Généralement, c’est Médecins Sans Frontières qui les prend en charge, mais quand cela nécessite une opération chirurgicale de grande envergure, Médecins Sans Frontière les transfère à l’Hôpital Général », a ajouté le médecin résident.

Ceciliène Fortuné, une marchande de gingembre, a été atteinte d’une balle à la tête tout près du Carrefour de l’Aviation, alors qu’elle revenait du marché quand des gangs s’affrontaient. « Elle est à la salle d’opération et a besoin d’une pochette de sang pour qu’elle puisse se faire opérer », nous dit sa mère qui n’a pas dormi 8 jours d’affilé depuis qu’elle a appris que sa fille a été touchée par balle. « Son groupe sanguin est O-, c’est très rare. L’un de ses frères est allé chercher une pochette de sang à la Croix-Rouge j’espère qu’il le trouvera », a souhaité la mère, l’air désespérée.

Adrien Marlinique, victime de la guerre des gangs à Martissant a passé 23 jours avec une balle logée dans le crâne avant de se faire opérer, sa sœur dénonce la lenteur des services à l’HUEH. « Elle vient de se faire opérer et est à présent sous respirateur artificiel. Le médecin nous dit que sa vie n’est plus en danger », a dit la sœur de la victime apparemment dans la trentaine. Elle a été atteinte d’une balle à la tête alors qu’elle traversait Martissant au moment où des gangs se sont livrés à une guerre sanglante, a témoigné sa sœur.

Face à la corruption et à la déliquescence du pouvoir, les gangs se font la guerre entre eux pour la conquête de nouveaux territoires en toute quiétude. Ils possèdent de véritables arsenaux, des pistolets de poings et des armes automatiques. Les premières victimes de cette guérilla sont les habitants des quartiers miséreux qui tombent sous les balles.

La capitale et ses environs sont contrôlés par des gangs armés majoritairement supportés par le pouvoir PHTK. De Martissant passant à Cité Soleil jusqu’à La Croix-des-bouquets ces malfrats imposent leurs lois, les forces de police peinent à ramener l’ordre.

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