Enlèvement de Pierre-Louis Opont : les autorités indifférentes, des membres de la presse s’adressent à l’humanité des bandits

Suite à l’appel de l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) et SOS Journalistes, des dizaines de journalistes ont foulé le macadam ce dimanche 16 juillet 2023, pour exiger la libération du co-propriétaire de Télé Pluriel, Pierre Louis Opont, enlevé et séquestré depuis le 20 juin dernier. Les professionnels de la presse ont aussi profité pour dénoncer le laxisme des autorités concernées qui restent inertes face à la détérioration du climat sécuritaire, marqué notamment par le phénomène de kidnapping qui continue de faire des victimes.

Après avoir marché le 14 février dernier à Port-au-Prince pour exiger la libération du journaliste Jean Thony Lorthé, plusieurs membres de la presse haïtienne et de la société civile, dont Liliane Pierre Paul, Marvel Dandin, Jean Léopold Berlanger, Marie Raphaëlle Pierre, Wendell Théodore, Pierre Espérance, Me Camille Occius de l’OCNH entre autres, ont encore une fois pris part à une  marche pacifique lancée par la corporation pour demander la libération de Pierre-Louis Opont. Pancartes en main sur lesquelles on peut lire des slogan comme : « Aba Kidnapinn » « Libere OPONT » « Nou Pap bay Legen nan batay kont kidnapinn nan », ils ont parcouru plusieurs rues de la commune Pétion-Ville pour demander la libération de Pierre Louis Opont, qui a deja passé plus de 25 jours entre les mains de ses ravisseurs.

Participant à cette marche pacifique, la journaliste de la Radio Vision 2000, Marie Lucie qui est aussi la femme du séquestré a imploré la faveur des ravisseurs en les suppliant de libérer son époux, arguant que la victime est souffrant et que sa santé est fragile. Elle a déclaré que plus les heures passent, plus la santé de son mari devient plus fragile, rappelant qu’elle n’a pas les moyens pour payer la rançon exigée.

La journaliste de Radio Kiskeya, Liliane Pierre Paul, croit que les citoyens devront s’unir d’une seule voix pour dénoncer le phénomène de kidnapping qui selon elle constitue un handicap au développement du pays. En ce sens, elle invite les autorités policières et judiciaires à prendre leur responsabilité face à la gangstérisation qui prend de plus en plus d’ampleur dans le pays, tout en renvoyant cela à une faiblesse de l’Etat qui n’assume pas sa responsabilité.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Association des Journalistes Haïtiens, Jacques Desrosiers a exprimé sa solidarité à la famille de M. Opont. Le numéro 1 de l’AJH invite les autorités compétentes à mettre tout en œuvre pour créer un climat sécuritaire dans le pays, car soutient-il, dans toute société l’Etat est le premier à garantir la sécurité des vies et des biens. 

Guyler C. Delva de SOS Journaliste dit remarquer une montée en puissance du phénomène du kidnapping ces derniers jours. L’ancien ministre de la Culture et de la communication dénonce la prolifération des cas d’enlèvements dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince surtout et lance un appel à la conscience des kidnappeurs, exigeant la libération de tous les otages y compris Pierre-Louis Opont, car selon lui la famille des ceux-ci est dans l’incapacité de payer les rançons.

Le phénomène de l’insécurité n’épargne personne, aucun secteur n’est à l’abri de ce fléau qui complique davantage le quotidien des Haïtiens. Le secteur de la presse est une fois de plus frappé par la machine infernale de l’insécurité. Après le PDG de la télévision Canal Bleu, Robert Denis, le journaliste de Radio Vision 2000, Jean Thony Lorthé, Pierre Louis Opont vient d’être ajouté à cette longue liste des personnalités de la presse victimes de l’insécurité qui semble être le cadet des soucis du gouvernement d’Ariel Henry.

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