Gouvernance par décret en Haïti : en 2 tweets, les Etats-Unis fixent sa position
L’ambassade des Etats-Unis en Haïti recommande au gouvernement haïtien de limiter la publication des décrets, en absence du parlement. A travers 2 tweets publiés le Mardi 25 août 2020, l’administration américaine tape du poing sur la table et exhorte l’exécutif à attendre le rétablissement du pouvoir législatif.
Le message est clair et net. Sans ambages, ni langue de bois, l’ambassade américaine dicte sa loi, concernant la gouvernance par décret en Haïti. « Les É.U encouragent le gouvernement haïtien à faire preuve de retenue dans la publication de décrets, en utilisant ce pouvoir pour planifier élections législatives et pour des questions de vie, santé et sécurité jusqu’à ce que le Parlement soit rétabli et reprenne ses réponses constitutionnelles », écrit la représentation diplomatique américaine.
Dans cette publication, l’administration américaine déclare « qu’un parlement haïtien élu devrait avoir la possibilité de revoir et d’entériner, de rejeter ou d’amender les lois adoptées par décret ». « Nous soutenons les institutions démocratiques d’Haïti », conclu l’Ambassade des Etats-Unis.
Ces 2 tweets de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti suscitent déjà pas mal de commentaires sur les réseaux sociaux. Si certains internautes parlent d’ingérence et y voient un ordre de l’Oncle Sam au Président Jovenel Moïse, d’autres se méfient de cette sortie, et évoquent une stratégie, voire une forme de diversion. Une autre catégorie de personne croit que ces tweets participent d’une démarche visant à attirer l’attention de la population haïtienne sur la nécessité de la tenue des prochaines élections.
Notons que depuis la fin du mandat de la 50e législature et 2 tiers du Sénat, le locataire du Palais national n’a pas cessé de prendre des décisions jugées « inconstitutionnelle », voire, « illégale ». En absence d’un parlement fonctionnel, Jovenel Moïse se sent seul maître à bord, et adopte des décrets, sans aucune consultation avec d’autres secteurs de la vie nationale. Le dernier en date, est celui du nouveau code pénal publié par décret, qui a suscité des remous en Haïti.
Ce document qui aborde divers domaines parmi eux, l’orientation sexuelle, a jeté de l’huile sur le feu et provoqué la colère de plusieurs secteurs dont les chrétiens protestants.
Luckson Saint -Vil / HIP