Haïti-Migration : « 85% des diplômés laissent le pays grâce à des programmes migratoires », selon les professeurs Josué Vaval et Hansy Pierre

La question de la migration et de la population était au centre des débats à Faculté des Sciences Humaines (FASCH), ce lundi 10 juillet 2023, dans le cadre d’une journée scientifique animée par les professeurs en Sciences humaines et sociales dont Josué Vaval et Hansy Pierre. Cette activité a été l’œuvre du Centre en Population et Développement qui est une cellule de réflexion au sein de la Faculté des Sciences Humaines(FASCH).

Par cette initiative, les organisateurs entendaient attirer l’attention des autorités de l’Etat sur le problème de la migration qui met en péril l’avenir lointain et immédiat du pays.

Dans sa prise de parole, le professeur Hansy Pierre souhaite qu’il y ait une structure autonome qui définit la politique de la population. Il pourrait s’agir d’un ministère de la population ou d’un Secrétariat d’Etat. L’accompagnement des chercheurs spécialisés en population et développement est d’une importance capitale, car les problèmes de natalité, de mortalité, de la migration, de l’environnement et du genre constituent le centre de leur recherche, rappelle Hansy. Les chercheurs essayent de comprendre le comportement des jeunes diplômés haïtiens qui fuient le pays par centaine, voire par milliers en direction d’autres pays de la région dont les Etats Unis, le Canada, le Brésil et le Chili, alors qu’avant l’occupation américaine c’était l’inverse.

Cette fracture s’opérait par rapport à la politique américaine de l’époque qui encourageait l’exportation des mains d’œuvre haïtiennes vers des pays qui disposaient des industries de Canne à sucre, tels le Panama, Cuba et la République Dominicaine. Mais pour corriger cette situation, Haïti a besoin d’une politique de population consolidée qui privilégie « la migration de retour » qui a été expérimentée par la Banque mondiale en Haïti.
Le coordonnateur de la Faculté des Sciences Humaines, Josué Vaval, de son côté, a fait savoir que le problème de la migration est la base de la fuite de 85% des diplômés haïtiens vers des pays comme le Canada, les Etats-Unis, le Brésil etc. Ces personnes formées sont pour la plupart des gens qui travaillaient au sein de l’administration publique. Leur absence crée des vides irremplaçables dans l’administration de l’Etat et des Organisations Internationales non gouvernementales auxquelles ils offraient leurs expertises, souligne le professeur Vaval, croyant qu’il est nécessaire à ce qu’il y ait une réflexion sur la question en vue de diminuer la fuite accélérée des cerveaux du pays.

Notons que plusieurs dizaines d’étudiants venus de diverses entités de l’Université d’Etat d’Haïti ont assisté à cette journée scientifique réalisée en prélude à la journée internationale de la population qui est célébrée le 11 juillet de chaque année.

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