Insécurité dans l’Artibonite : Pierre Robert Auguste dénonce des anciens officiels de l’État

Le pourrissement du climat sécuritaire dans le Bas-Artibonite résulte d’un long processus planifié par les élites politiques du département, de l’avis de l’entrepreneur Pierre Robert Auguste.

Que l’on ne s’y méprenne pas ! L’insécurité dans l’Artibonite, manifestée par des actes d’assassinat, d’enlèvement, de détournement de convois de marchandises, instaurée par des gangs armés, n’est pas un phénomène anodin. Elle découle de l’implication directe d’anciens officiels, révèle Pierre Robert Auguste dans le cadre d’une interview accordée, samedi, à Radio Kiskeya.

Le président de l’Institut du changement global (ICG) est revenu sur les prémices des actes d’interception de convois de marchandises opérées par des civils armés à Savien, en pleine nuit pour lesquels aucune action n’a été posée contre les contrevenants. Pierre Robert Auguste évoque la thèse brandie par les autorités policières justifiant le manque de matériels pour stopper les dérives des groupes armés.

Il y a 8 ans, face à l’irresponsabilité des dirigeants, le phénomène a pris une proportion inquiétante avec des organisations criminelles redoutables dispersées à travers le département de l’Artibonite. Les conflits terriens ne sont pas exempts des exactions des bandits avec l’engagement des hommes armés à la solde de grands propriétaires terriens, avance Pierre Robert Auguste.

Des politiques, obstinés par la conquête de territoire, ont activé des foyers criminels. L’ancien directeur des presses nationales d’Haïti déplore un dispositif visant à fournir aux gangs des armes et des munitions pour asseoir leur empire. De gros bonnets de l’État, des officiels et élus du peuple sont tenus responsables du cycle infernal qui asphyxie les communautés du Bas-Artibonite. Présidents, députés, sénateurs, ministres, directeurs généraux chacun porte la responsabilité de la détérioration accélérée du climat sécuritaire dans cette partie du département.

Le secteur agricole, le grand commerce, le transport public et d’autres franges de la sphère socioéconomique paient le lourd tribut de ce germe ensemencé, déplore Pierre Robert Auguste. Dans l’intervalle, il blâme la chaine de commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour avoir planifié le fiasco du 25 janvier dernier au cours duquel au moins six policiers ont été assassinés par les bandits de Savien.

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