Insécurité : des bandits armés frappent violemment à la porte des Médecins Sans Frontières (Tabarre)

Exposée aux actions barbares des gangs armés opérant dans la région métropolitaine, l’organisation médicale Médecins Sans Frontières a annoncé, vendredi 07 juillet, la suspension de ses activités dans la commune de Tabarre. Cette décision est survenue après que des hommes armés ont fait irruption à l’hôpital, extrayant un patient de la salle d’opération.

Que vaut le gouvernement d’Ariel Henry face à la montée en puissance des gangs armés dans la région métropolitaine ? Profitant du laxisme des autorités en place, les bandits armés continuent de semer la terreur dans le pays et même les institutions sanitaires ne sont pas épargnées de leurs actes criminels. En effet, dans la nuit du 6 au 7 juillet, une vingtaine d’hommes armés sont violemment entrés à l’hôpital MSF de Tabarre, et ont emmené de force un patient blessé par balle qui se trouvait encore en salle d’opération.

Suite à cette action pour le moins accablante, Médecins Sans Frontières se trouve dans l’obligation de suspendre l’ensemble de ses activités de traumatologie et de prise en charge des brûlés de l’hôpital dans la commune de Tabarre, contrôlée depuis quelque temps par des bandits qui agissent impunément ne craignant aucune autorité de l’Etat.

Dans une note, MSF dit condamner avec rigueur cette nouvelle intrusion des malfrats dans ses locaux. Selon l’ONG, ces actions démontrent une fois de plus le niveau de violence inouïe qui sévit aujourd’hui dans la capitale haïtienne et la banalisation de la vie humaine.

« Il y a un tel mépris de la vie humaine, et une telle violence à Port-au-Prince, que même les personnes vulnérables, malades et blessées, ne sont pas épargnées. Comment nous, soignants, sommes-nous censés pouvoir continuer à délivrer des soins dans cet environnement ? » se questionne avec indignation la responsable des activités de MSF en Haïti, Mahaman Bachard Iro.

Les responsables de MSF sont bien conscients que cet arrêt de travail aura des impacts négatifs sur la population. Cette suspension de services signifie qu’un bon nombre de la population de la commune de Tabarre n’aura plus accès à des soins d’urgences, de qualité et gratuits. Mais les responsables affirment n’avoir pas d’autres solutions.

« La répétition des incidents sécuritaires subis par les équipes médicales de MSF à Port-au-Prince ne cesse de questionner la présence de l’organisation et ses modalités d’intervention. Le personnel soignant, qui se bat quotidiennement pour préserver des vies, est choqué de cette violence et du mépris de ces groupes armés à leur encontre », ont indiqué les responsables de MSF.

Ce n’est pas la première fois que MSF est frappé par des exactions des gangs armés. Pour rappel, en avril 2022, l’organisme médical a dû fermer temporairement l’hôpital de Drouillard. Depuis juin 2021, MSF a définitivement clos les portes de son centre d’urgence à Martissant et a suspendu son aide à l’hôpital Raoul Pierre Louis de Carrefour en janvier 2023, toujours pour des raisons de sécurité.

Dans l’intervalle, du côté du gouvernement ayant à sa tête un médecin, c’est le silence radio. Les gangs armés usent de leur puissance grandissante pour terroriser la population. Alors que les priorités d’Ariel Henry sont la réforme constitutionnelle et l’organisation des élections.

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