Insécurité : Les citoyens paisibles de Village de Dieu invités à vider les lieux
L’ultimatum lancé par le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Lucmane Delille, ordonne aux habitants de Village de Dieu d’abandonner ce quartier dans les 72 heures. Les autorités policières entendent prendre le contrôle de cette zone livrée à la violence des gangs armés depuis plusieurs mois.
L’administration Moïse/Jouthe semble avoir bouffé du lion en faisant injonction aux résidents du quartier de Village de Dieu de vider les lieux, en vue de faciliter la tâche à la PNH pour pacifier la zone. À la Résidence officielle du Premier ministre, le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Lucmane Delille, à l’occasion d’une brève communication avec la presse, ce vendredi 24 avril, affirme vouloir adresser autrement la problématique de l’insécurité qui prévaut dans cette section de la rentrée Sud de la capitale.
‘’L’État détient le monopole de la violence légitime. En conséquence, les habitants du Village, non concernés par la criminalité, ont 72 heures pour déloger sous peines d’en faire les frais. C’en est assez, trop de sang a coulé, trop de vies ont été fauchées. La population a trop souffert, nous allons la libérer’’, promet Lucmane Delille.
Pour réprimer le grand banditisme et l’insécurité qui s’installent dans des quartiers de la capitale, le Président Moïse a commandé une flotte de véhicules blindés. Et en février dernier, une dizaine de blindés ont été remis à la PNH en vue de se colleter à l’action des bandits, pouvait-on constater. Plusieurs de ces blindés qui ont été fièrement présentés par le chef de l’état et qui allaient, selon lui, permettre l’éradication des gangs armés, ont été pratiquement endommagés par les projectiles des gangs durant une opération à Village de Dieu. Cependant, la situation a empiré avec la dictature de la terreur des gangs dans la 3ème circonscription de Port-au-Prince, s’en plaignaient des usagers. La ‘’VAR’’, s’est instaurée dans l’indifférence des forces de l’ordre.
L’État haïtien, les services sociaux de base font défaut dans ces périphéries contrôlées par des bandes armées, révèlent des citoyens contraints de fuir Village de Dieu. Dans la même lignée, la Commission nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), par la voix de son porte-parole, Jean Rebel Dorcena, a promis de livrer au public les armuriers qui alimentent la violence armée à Port-au-Prince. Toutefois, rien n’a été concluant dans cette annonce.
Des médias écartés
Quelques minutes avant la tenue de la conférence, une note du service de Communication de la Primature a scandalisé toute la Presse. Des médias ont été sélectionnés à couvrir l’adresse du ministre Delille, sans la moindre explication. En réaction, la directrice de programmation de la Radio Kiskeya, Liliane Pierre Paul choquée par la teneur de la communication, a recadré le pouvoir.
Hervé Noel / HIP