Justice : bénéficiant du support du RNDDH, des victimes de violations des droits humains portent plainte

Le Réseau National de Défense des Droits Humains se veut être fidèle à sa mission qui consiste à travailler pour le respect des droits de l’homme, qui ne cessent d’être foulés au pied dans le pays. L’organisme que dirige Pierre Espérance ne se fait pas marchander son service. Ainsi, le RNDDH qui se dit préoccupé par les multiples attaques armées menées par les hommes de « Ti Lapli » à l’encontre de la population de Carrefour-Feuilles, au début du mois d’août 2023, a assisté un bon nombre de victimes dans le but de porter plainte par devant les instances judiciaires haïtiennes.

En effet, du 4 août au 12 septembre 2023, le RNDDH dit avoir dénombré à Carrefour-Feuilles cent-quatre (104) personnes victimes d’assassinat et de disparitions forcées, deux (2) cas de viols collectifs perpétrés sur une mère et sa fille, quatorze (14) personnes blessées par balles et trente-cinq (35) maisons systématiquement pillées avant d’être incendiées, détruites ou squattées.

Face au silence du gouvernement en place qui, jusqu’à date ne pose aucune action pour contrecarrer les malfrats, le 15 septembre 2023, soixante-dix-huit (78) parmi les victimes recensées ont décidé de porter plainte par devant le doyen près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, le magistrat Bernard SAINT-VIL pour assassinat, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, vol, destruction et incendie.

« Numérotée 419-09/23 au greffe du Cabinet d’instruction, cette plainte dénonce l’assassinat de 71 personnes, la disparition de cinq 5 autres et la blessure par balles de dix personnes. Trente-cinq (35) victimes y dénoncent aussi leurs maisons qui ont été pillées, incendiées, squattées ou démolies par les bandits armés », a écrit l’organisation dans sa note.

Dans ce même document, le RNDDH informe l’opinion publique que, toujours avec son concours, deux (2) autres plaintes distinctes ont déjà été déposées respectivement par devant le Parquet près le Tribunal de première instance de la Croix-des-Bouquets et par devant le Tribunal de première instance de Port-au-Prince. Il s’agit d’une plainte des 113 victimes et proches de victimes du massacre qui avait été perpétré du 24 avril au 6 mai 2022 à la Plaine du Cul-de-Sac par des bandits armés membres du gang des 400 Mawozo et de la base Chen Mechan, a fait savoir l’organisation.

Dans ces différentes plaintes, les victimes et proches de victimes de la Plaine du Cul-de-Sac, de Cité Soleil et de Carrefour-Feuilles ont mis en cause la responsabilité de l’Etat haïtien qui n’est pas intervenu en vue d’éviter les massacres dénoncés, en dépit des nombreux appels au secours qui ont été lancés au Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) dirigé par le premier ministre de facto Ariel Henry ; et en raison du nombre de jours au cours desquels les bandits armés, protégés par les autorités étatiques, se sont attaqués aux populations de ces trois zones.

Plus loin, le RNDDH rappelle que les actes attentatoires aux vies et aux biens enregistrés au cours de ces 3 massacres majeurs commis sous l’administration d’Ariel Henry constituent d’une part, des infractions graves prévues et punies par le Code Pénal Haïtien. D’autre part, elles constituent aussi des violations massives de Droits Humains perpétrées en transgression de la Constitution Haïtienne et du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques.

Témoignant sa solidarité aux victimes et aux proches de victimes, le RNDDH dit attendre la distribution du dossier de Carrefour-Feuilles par devant un magistrat instructeur et les conclusions des enquêtes judiciaires ouvertes et menées par les magistrats instructeurs qui avaient été choisis, pour les deux précédentes plaintes relatives aux massacres de la Plaine du Cul-de-Sac et de Cité Soleil.

Le RNDDH croit pour que justice soit faite et que réparations soient accordées aux victimes et proches de victimes de ces massacres, l’Etat Haïtien a pour obligation de mettre fin à la protection des bandits armés et à l’impunité dont ils sont bénéficiaires. Et, l’appareil judiciaire haïtien, régulièrement saisi doit, de son côté, se prononcer, dans le respect des garanties judiciaires des plaignants sur les graves violations des Droits Humains qui sont soumises à son appréciation.

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