Justice : l’entrée illégale des huit juges à la Cour de cassation suscite la contestation

Des défenseurs de droits humains aux politiques, la majorité des voix à réagir à la nomination par le gouvernement de facto des 8 nouveaux juges à la Cour de cassation, dénonce le caractère inconstitutionnel du processus engagé par le Premier ministre Ariel Henry.

Les juges nouvellement nommés à la plus haute instance judiciaire d’Haïti n’auront pas la possibilité de boucler leur mandat, prédit le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance. Ce dernier qualifie de « honte » l’acceptation par les 8 nouveaux juges de souscrire à la démarche du chef du gouvernement de facto, le Dr. Ariel Henry.

Lecture quasi similaire dressée par le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haitiennes de défense des droits humains (POHDH). Alermy Pierrevilus décèle une mesure de l’équipe de facto visant à mettre sur pied un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP) appelé à organiser des élections frauduleuses en faveur d’un clan politique.

Du côté des politiques, les réactions n’ont pas tardé. L’ancien sénateur Steven Benoit conteste l’arreté nommant les 8 nouveaux juges à la Cour de Cassation. Il appelle la société à se mobiliser contre les velléités illégales de fragiliser la plus haute juridiction judiciaire d’Haïti.

L’ancien parlementaire de la Plateforme Vérité blâme les membres du Haut conseil de la transition (HCT) qui s’engagent dans une telle entreprise. Pour l’ancien sénateur Antonio Cheramy « Don Kato », le statut illégitime du Premier ministre Ariel Henry ne l’habilite pas à compléter la Cour de cassation. Il dénonce les alliés du pouvoir de facto qui appuient de manière aveugle la nomination des juges à la Cour.

D’autres réactions défavorables à l’arreté actant la nouvelle composition de la Cour de cassation dont celle de l’ancien sénateur des Nippes Nenel Cassy, rajoutent une couche au gouvernement de facto. Le dirigeant du Secteur démocratique et populaire (SDP) qualifie de « coup d’État » le choix porté sur les 8 nouveaux juges. Les collabos d’Ariel Henry sont également visés par ses critiques.

À ce stade, les réactions à chaud sur la nomination des juges à la Cour de cassation acculent le pouvoir, cependant rien n’indique des positions assouplies des ces mêmes acteurs dans les jours qui viennent.

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