Le replâtrage du cabinet ministériel d’Ariel Henry, un véritable affront au pays

Des mouvements itératifs par ci par là. Des anciens ministres qui reviennent, Certains accusés de viol, de détournements, d’autres révoqués pour faute administrative grave, pour incompétence, pour des gestes obscènes, c’est ce qui caractérise depuis un certain temps la plupart des ministres et directeurs nommés par PHTK. Ce gouvernement remanié, à quelques exceptions près, comporte en son sein des hommes au caractère douteux. Le règne du PHTK est celui de la banalisation des institutions avec l’invasion d’hommes incompétents et corrompus ayant toutes sortes de soupçons sur leur tête.

Huit autres ministres intègrent le gouvernement du premier ministre de facto Ariel Henry. Certains reviennent occuper des postes qu’ils avaient déjà occupés par le passé. C’est le cas de Nesmy Manigat, qui revient au ministère de l’Education Nationale. Rosemond Pradel de la FUSION, revient au ministère des Travaux publics, Transports et Communications. Pradel et la FUSION ont toujours été « Rose ». Le parti politique FUSION des sociaux-démocrates haïtiens est depuis quelques temps un label qui fait du fric. La FUSION sur l’échiquier politique est un espace de compromission sur lequel les gouvernements du PHTK ont toujours compté pour se refaire une image. L’arrivée de Rosemond Pradel participe à cette logique d’accorder un semblant de légitimité au gouvernement d’Ariel Henry. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. L’octogénaire Alex Larsen (83 ans) revient au ministère de la Santé Publique. A cet âge, on pourrait bien se demander qu’est-ce qu’il vient foutre dans un ministère moribond qui demande que l’on soit sur ses deux jambes pour pouvoir le diriger.

D’autres comme Me Berto Dorcé, est récompensé par Ariel Henry. Il est le nouveau titulaire du ministère de la Justice et de la Sécurité Publique en remplacement á Litz Quitel, accusé d’être l’auteur intellectuel du kidnapping contre le pasteur Ferrer à Delmas 19. D’un autre côté, il faut noter la présence du sénateur Ricard Pierre, figure du SDP. Ce dernier a été accusé par son collègue Lambert de détournement de génératrice. A un degré ou à un autre, les hommes nommés par le PHTK pour la plupart traînent derrière eux une vieille casserole. Et malgré tout, ils partent et reviennent sans inquiétude, parce que la société n’a plus de pouvoir de sanction et l’Etat pour sa part est en train depuis quelques temps de sacraliser l’indécence.

Josué Pierre-Louis traine sa bosse un peu partout. Il est élevé au rang de ministre. En dehors de sa compétence, il semble avoir d’autres cordes à son arc, pour être nommé par ci par là. Ancien président du CEP en 2012, ancien ministre de la justice, ancien coordonnateur de l’OMRH, il est aujourd’hui à la fois secrétaire général du Conseil des ministres et secrétaire général de la présidence. Il n’y a plus de place dans son CV pour les postes qu’il a déjà occupés. Néanmoins, c’est un homme accusé, en 2012, de viol et de harcèlement sexuel. La lumière n’a jamais été faite sur les déclarations de la présumée victime de Josué Pierre-Louis, et comme si de rien n’était, ce dernier continue de faire le va-et-vient dans l’administration publique avec la plus grande quiétude. C’est un pouvoir qui réhabilite des hommes et des femmes qui auraient dû par éthique et moralité s’éloigner de tout ce qui touche à l’image de nos institutions.

En Haïti plus ça change, plus c’est le changement du même. Aucun Haïtien toujours en possession de son bon sens ne s’attendait à de nouvelles têtes dans un gouvernement truffé de bluffeurs et de corrompus ayant à sa tête un soldat de Martelly. Dans ce changement de ministre, certains d’entre eux sont des alliés, des professionnels, c’est-à-dire qu’ils vendent leur compétence, le reste ils s’en fichent, c’est le cas de Nesmy Manigat.

Lui il est prêt à aller apporter son savoir en enfer, le diable ne l’intéresse pas, d’autres sont des acteurs du régime, ils sont des intellectuels motivés par l’argent, ils sont au service du système, d’autres ont été référés, quelqu’un s’est porté garant pour qu’ils obtiennent le poste, il y a aussi, les « lalozè », eux, ils prêchent du faux pour avoir du vrai, c’est le cas de Rosemond Pradel, il essaie toujours de trouver une issue, là où il n’y en a pas, au final, il se porte volontaire pour sauver la face de PHTK. En définitive, le pays tourne en rond, plus ça change, plus on est dans la merde.

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