Pierre Espérance : « L’Accord CARICOM est un pas positif, les acteurs doivent transcender leurs divergences »

Après plus de deux ans de règne d’un pouvoir de facto indifférent face à la terreur imposée par les gangs armés, il est temps pour les acteurs politiques de transcender leurs divergences pour offrir une alternative viable au pays, plaide le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance.

Les protagonistes de la crise sociopolitique haïtienne sont attendus au tournant dans les discussions visant à dégager des perspectives de solution à l’impasse politique actuelle. Pour le responsable du RNDDH, l’Accord CARICOM, bien qu’imparfait, est un pas dans la bonne direction, une action dans le bon sens dans les initiatives de juguler la crise.

D’entrée de jeu, il incombe aux acteurs politiques de manifester leur bonne volonté, de mettre des balises nécessaires pour espérer faire bouger les lignes, soutient Pierre Espérance. Les critères retenus pour être membre du Conseil présidentiel, Premier ministre, ministre, doivent refléter les profils convoités.

De l’avis du défenseur des droits de l’homme, les personnalités référées doivent être au-dessus de tout supçon. Elle doivent faire l’objet de passé irréprochable et incorruptible, insiste le numéro un du RNDDH. En outre, les concernés doivent être hors de la liste des citoyens infréquentables, impliqués dans le financement d’activités criminelles et dans le support aux actes de violence.

Avec la mise en place de balises, l’élaboration d’une feuille de route, le pays peut rêver d’une gouvernance, d’un État de droit, de l’avis du patron du RNDDH. Il encourage également une rationnalisation des dépenses de l’État pour optimiser le service public tout en renforçant la lutte contre l’impunité et la corruption.

Les citoyens appelés à faire partie du Conseil présidentiel, de la prochaine équipe gouvernementale, doivent œuvrer au renforcement des institutions. Il revient aux interfaces de bien définir les critères afin de mieux identifier les vrais serviteurs de l’État.

À ce stade, le bilan du pouvoir du Dr Ariel Henry se révèle catastrophique. Au bout de plus de deux ans de gouvernance, le pays a connu des situations d’instabilité sans précedent. Des centaines de victimes de la violence des gangs sont à déplorer, des milliers de déplacés forcés cherchent à fuir leurs quartiers, l’insécurité s’est érigée en mornes, la misère a atteint des proportions alarmantes, rappelle Pierre Espérance.

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