PNH : Le passé accablant de Frantz Elbé refait surface

Des organisations de défense de droits humains dont le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), la Fondation «Je Klere» (FJKL) redoutent un virage dangereux de la Police Nationale d’Haïti (PNH) avec la nomination de Frantz Elbé comme nouveau directeur général. Le concerné détient un passé de «prédateur de droits humains».

Certaines archives consultées révèlent le parcours entaché de forfaits et d’exactions commis par le nouveau directeur général a.i de la PNH, Frantz Elbé. La directrice de programme du RNDDH, Marie Rosy Auguste Ducéna rappelle l’exécution sommaire à Grand-Goâve par des policiers du militant Stanley Rodney. Cet assassinat semble avoir été instruit par la hiérarchie de la PNH dans les Palmes, une juridiction à l’époque dirigée par le commissaire divisionnaire, Frantz Elbé.

D’autres événements malheureux survenus en 2004, sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, met à mal le leadership professionnel de Frantz Elbé. En février 2004, l’actuel directeur général a.i se faisait accompagner du commissaire divisionnaire Emmanuel Mompremier et de Jean Anthony «Grenn Sonnen» René pour procéder à l’arrestation, à Delmas 41, de trois jeunes qui fuyaient les cas de persécution politique dans la commune de Grand-Goâve. Luckson Aubain, Pierre Jabin Belrys et Jeanbet Belrys, trois militants anti-Lavalas, enlevés à Delmas 41 par un commando dirigé par Frantz Elbé.

Par ailleurs, les familles de ces jeunes ont saisi le NCHR pour déposer une plainte contre ce haut-gradé de l’institution policière. Malheureusement, aucun suivi n’a été accordé à ce dossier, déplore la militante de droits humains.

Au regard de ces faits, le RNDDH qualifie de prime à l’impunité, la nomination de Frantz Elbé aux commandes de la PNH. Pour Marie Rosy Auguste Ducéna, le nouveau patron de la PNH est un «prédateur des droits humains»

Pour sa part, le Président du conseil d’administration de la FJKL, Samuel Madistin se dit étonné par la décision du premier ministre de facto, Ariel Henry, de jetter son dévolu sur la personne de Frantz Elbé pour diriger la Police. Il rappelle que le concerné tissait des liens avec des chefs de gangs dont le nommé «Ti Elie» qui terrorisait la population de la Croix-des-Bouquets, lorsque Frantz Elbé était à la tête du commissariat de la Croix-des-Bouquets. L’avocat se dit scandalisé par cette promotion tout en contestant ce choix controversé.

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