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Politique : un mois après, le Haut Conseil de la Transition d’Ariel Henry piétine

Déjà un mois depuis que les membres du Haut Conseil de la Transition ont été installés dans leurs fonctions, cette structure menée par Mirlande Manigat peine encore à prendre sa vitesse de croisière. Amener plus d’acteurs politique à signer l’accord controversé du 21 décembre 2022, travailler à l’apaisement du climat d’insécurité qui règne dans le pays en vue de l’organisation des élections d’ici à 2024, tels sont entre autres les objectifs du HCT. Pour l’heure, aucun pas significatif vers la réalisation de cette mission n’a été constaté.

Le 06 février dernier, Ariel Henry a officiellement installé les trois membres de son Haut conseil de la transition (HCT), et ce, malgré les critiques de toutes sortes proférées par des organisations politiques et de la société civile contre cette démarche.

Cette structure mise en place par l’accord du 21 décembre, supportée par la communauté internationale, est constituée de trois personnalités, à savoir Mirlande Manigat,
ancienne première dame et ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2011, Laurent Saint Cyr, représentant du secteur privé, et Calixte Fleuridor, président de la Fédération protestante d’Haïti pour la société civile.

Favoriser le dialogue national dans la recherche d’un consensus sur les jalons à poser pour signifier les lignes de rupture d’avec les mauvaises pratiques et sur les grands chantiers de la période de transition, notamment en matière de sécurité publique, de Constitution et d’élections, de réformes économiques, de justice et d’État de droit, de sécurité sociale et alimentaire, voilà entre autres les objectifs du Haut conseil de la transition, selon l’arrêté gouvernemental le créant.

Un mois après son installation, le Haut conseil de la transition d’Ariel Henry n’a jusqu’à présent donné aucun signal de sa capacité à répondre à la mission qui lui est assignée. On se le rappelle, lors de la cérémonie d’installation, dans son discours Mme Manigat avait donné la garantie que le Haut conseil allait vite s’atteler à la tache. Elle avait même annoncé l’organisation d’un forum avec tous les acteurs politiques non-signataires de l’accord du 21 décembre, en vue de trouver un modus operandi pour sortir le pays de la crise, notamment résoudre le phénomène de l’insécurité.

Jusqu’ici rien n’a été fait. Au contraire, le pays s’engouffre un peu plus dans une crise qui secoue tous les secteurs de la vie nationale. Le climat sécuritaire se dégrade quotidiennement. Les bandits armés continuent de mener le jeu de la mort. Pas un jour ne passe sans que les malfrats ne sèment la terreur à Port-au-Prince et dans des villes de province.

Donc, un mois après leur entrée en fonction, les membres du HCT n’ont encore exécuté aucun point important de leur feuille de route. Étant donné qu’ils devraient travailler de concert avec le gouvernement de facto, ont-ils eu une part directe de responsabilité dans la nomination des juges à la Cour de cassation ? Si oui, ils se trouvent donc complices d’une démarche illégale, car l’article 175 de la Constitution est claire en ce qui à trait à la nomination des juges à la plus haute instance judiciaire du pays. Constitutionnaliste de son état, Mme Manigat, véritable tête pensante du Haut conseil de la transition, n’a pipé mot sur la question.

Autre point figurant parmi les attributions du HCT, c’est de s’assurer de la crédibilité et de l’intégrité des élections, en participant au choix des membres du Conseil électoral provisoire (Cep) et en organisant des évaluations d’étape, assorties de recommandations pour la performance du processus électoral. Là encore, c’est une entreprise qui se révèle difficile pour le Haut conseil si l’on tient compte du contexte sociopolitique et sécuritaire délétère du pays, notamment le phénomène de l’insécurité qui prend de l’ampleur un peu plus chaque jour.

Face à cet état de fait, plus d’un croient que le HCT n’est autre qu’une farce politique. Tous les acteurs politiques et responsables d’organisations de la société civile qui s’y sont embarqués ne l’ont pas vraiment fait avec l’idée d’aider le pays à sortir de la crise, sinon gagner de l’argent, croient certains observateurs. Déjà, il est fait état d’une non-satisfaction de la part des signataires de l’accord du 21 décembre, qui se plaignent de sa non-implémentation. Ces signataires se prépareraient déjà à créer un groupe de dissidents pour exiger le départ d’Ariel Henry.

Dans cette conjoncture dégradante qui visiblement dépasse le gouvernement, qu’apporte véritablement Mme Manigat, sinon que son nom. Déjà, les petites espérances placées en cette figure adulée de la politique haïtienne sont déçues.

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