RNDDH-Trafic d’armes : des employés de l’ONA et de l’OFATMA indexés par la DCPJ

Environ 3 employés de l’Office national d’assurance-vieillesse (ONA) et de l’Office d’assurance d’accident du travail, maladie et maternité (OFATMA) ont été indexés en avril 2022 par la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) dans un scandale de trafic d’armes et de munitions, révèle un rapport publié par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH). L’organisme dénonce la lenteur enregistrée dans le cadre de cette affaire.

Selon le RNDDH, ce dossier remonte à avril 2022 et implique le nommé Limacson Mathieu. Depuis 2007, ce dernier, employé de l’office national d’Assurance-Vieillesse (ONA) est aussi agent de police parlementaire. Il a été interpellé par des policiers du commissariat de Belladère, département du Centre, à bord d’un véhicule de marque Suzuki grand Vitara de couleur blanche immatriculé BB87123. Un (1) fusil d’assaut de calibre M16 a été retrouvé dans la voiture, révèle le RNDDH dans la reconstitution des faits de l’enquête.

Dans le rapport de la DCPJ, il a été établi que Limacson Mathieu est un trafiquant d’armes et de munitions très influent et développe des liens avec des réseaux de trafiquants en République dominicaine. Il entretient aussi des rapports avec des chefs de gangs notoires en Haïti dont Ti Lapli, Izo, deux puissants bandits opérant à l’entrée Sud de la capitale.

Des informations fournies par Limacson Mathieu, combinées à celles trouvées sur son téléphone portable, ont permis à la DCPJ de procéder à l’arrestation de quatre (4) autres personnes, dont deux (2) employés de l’ONA comme lui, une (1) à l’OFATMA et une (1) autre est affectée au Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO).

Pour les suites de droit, en juin 2022, la DCPJ a transféré un rapport préliminaire ainsi que Limacson Mathieu et Emmanuel Jean-Juste par devant le Parquet près du Tribunal de première instance de Port-au-Prince. Assassinat, enlèvement et séquestration contre rançon, vol à mains armées, détention, port et trafic illégaux d’armes à feu et de munitions, sont entre autres charges qui ont été retenues contre eux.

Le RNDDH déplore le fait qu’il n’a pu retracer, comme cela se doit dans le cadre de son enquête, le cheminement de la première partie du dossier qui concerne Limacson Mathieu et Emmanuel Jean-Juste. Le réseau dit apprendre que le registre y relatif est resté à l’ancien local du greffe du Tribunal de première instance de Port- au-Prince, situé au Boulevard Harry Truman, suite à l’invasion des locaux par des bandits armés de Village de Dieu, en date du 10 juin 2022.

Face à la dégradation continue de la situation sécuritaire du pays, le RNDDH dit accorder une
attention particulière au traitement de ce dossier relatif aux actes de corruption et de trafic d’armes et de munitions.

Pour l’organisme de défense des droits humains, il est inacceptable qu’il soit impossible de retracer la première partie du dossier au Tribunal de première instance de Port-au-Prince, le registre du greffe ayant été abandonné à l’ancien local du Tribunal en question, au Boulevard Harry Truman. Dans ces conditions, non seulement les victimes risquent de ne jamais obtenir justice, pire encore, les personnes incarcérées augmentent simplement le lot des détenus en situation de détention préventive illégale et arbitraire.

Plus loin, le RNDDH fustige l’attitude laxiste du gouvernement en place qui, malgré de nombreuses dénonciations d’implication de différents secteurs dans le trafic illégal d’armes et de munitions, choisit de ne rien faire en vue d’endiguer le flot d’armes dans le pays.
Selon les responsables du réseau , c’est la preuve que le gouvernement ne marchande sa protection aux bandits armés qui terrorisent la population.

En dernier ressort, le réseau national de défense des droits humains croit que la justice haïtienne déjà décriée, en lambeaux, ne peut se permettre un énième scandale de corruption, encore moins dans un cas de trafic d’armes et de munitions. Ainsi, le RNDDH appelle la justice haïtienne à sévir rigoureusement contre les personnes impliquées dans ce trafic.

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