ULCC : plusieurs millions de gourdes destinées aux nécessiteux empochées par des responsables de la CAS

Au sein de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS) réside un réseau constitué de personnes mieux placées et de simples employés, qui s’activent à utiliser des stratagèmes en vue du détournement de l’argent destiné aux plus vulnérables de la société. Elles s’adonnent à toutes sortes de pratiques en lien avec la corruption allant de malversation, de gabegies administratives, de trafic d’influence, de détournement, de falsification jusqu’à l’usage de faux en écriture.

Des pratiques que certaines rumeurs persistantes laissaient présager depuis fort longtemps, que l’Unité de Lutte Contre la Corruption vient de mettre en lumière par le biais d’une enquête.
En effet, cette enquête met en cause le comptable en chef de la CAS, Pierre Richard Vales, un membre du cabinet de la directrice de l’institution Yvrose Alciné, Jerry Saintama (trésorier) entre autres, comme les principaux acteurs alimentant cette machine.

Rien que durant l’année fiscale 2021-2022, le comptable en chef de la CAS Pierre Richard Vales a détourné 2 millions de gourdes de la Caisse d’Assistance Sociale par le biais de deux organisations fictives appelées respectivement « Intégration des Jeunes défavorisées pour un Haïti » (IGGNHA) et « Organisation des Jeunes pour le rehaussement de l’entrepreneuriat en Haïti » (OJREH). Ce dernier, de concert avec le nommé Dominique Hector Bernadin, a également falsifié l’attestation délivrée par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail à l’Organisation (OCHAN-HAITI) ainsi que sa matricule fiscale afin de recevoir cent mille (100 000) gourdes de la CAS. Loin de se contenter, Monsieur Vales a ajouté dans les différentes listes des personnes bénéficiaires de subvention les noms de ses proches dont ceux de sa femme Manouche Arelus Vales, de sa belle-sœur Raymonde Arelus et un autre membre de sa famille Roody Arelus. Ces proches ont pu bénéficier des chèques de subvention évalués au total à un million sept cent soixante-cinq mille (1,765 000 00) gourdes durant une seule année fiscale, révèle le rapport de l’ULCC.

Pour ce qui est de madame Yvrose Alciné, fonctionnaire de MAST et membre de cabinet de la directrice de la CAS Edwine Tonton, elle a abusé de son influence durant le mois de janvier 2022 pour détourner un montant de cinq cent mille gourdes au profit de son organisation (AFPD/PV), reprochent les enquêteurs.

Par ailleurs, la commission qui menait l’enquête dit avoir constaté un véritable laboratoire de faux documents au sein du service informatique de la CAS, prenant comme exemple le cas de Philogѐne Emmanuel, employé de l’institution identifié au numéro d’identité fiscale 004-638-440-1 en même temps bénéficiaire des allocations destinées aux vieillards. Il en est de même pour Donzir Dieulanda, Prévil Ruisseau, Rose Désir et Grégory Darguste, tous bénéficiant ces allocutions en étant employés de la boite.

Fort de ces faits avérés de corruption, l’ULCC recommande un « vetting » de tous les employés du service d’informatique de la CAS, l’audit de la gestion d’Edwine Tonton par la CSC/CA et la mise en mouvement de l’action publique contre le comptable en chef de l’institution, Pierre Richard Vales.

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