Violences armées en Haïti : le RNDDH reconfirme la complicité du Gouvernement avec les gangs

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) rapporte que pour la seule première partie du mois d’août 2023, au moins 73 personnes ont été assassinées dont 54 à Carrefour-Feuilles. L’organisme pointe ainsi du doigt le gouvernement de facto dirigé par le premier ministre Ariel Henry, qui a mis en œuvre une politique de chaos en vue de justifier, auprès de la communauté internationale, la demande d’intervention militaire étrangère sur le sol haïtien. De plus, le RNDDH dénonce les autorités gouvernementales qui continuent de protéger les gangs armés afin de garder le pouvoir.

Le Réseau National de Défense des Droits
humains dit avoir constaté une escalade effrénée de violences dans plusieurs zones des départements de l’Ouest et de l’Artibonite dont Carrefour, Carrefour-Feuilles, Croix-des-Bouquets, Delmas, La Croix Périsse, Savien, Solino, entres autres. Une situation qui a causé de nombreux assassinats et plusieurs blessures par balles dans ces zones.

« Du 4 au 16 août 2023, des attaques armées sporadiques ont été enregistrées à
Carrefour-Feuilles. Elles ont été orchestrées par des bandits lourdement armés membres du groupe Team Ascenseur opérant à Grand-Ravine et dirigés par Renel Destina alias Ti Lapli. Ces derniers ont frappé simultanément plusieurs quartiers de Carrefour-Feuilles dont Savane Pistache, Saye, Fouchard, Décayette, Anba Figye, Ravin Zonyon, La Montagne, Rue Monseigneur Guilloux, Bò Nènè, entres autres, tuant au moins 54 résidents dont 2 policiers, blessant par balles au moins 3 autres et portant des milliers de familles à fuir la zone » lit-on dans la note du RNDDH.

Préoccupée par cette situation, l’organisation a alerté l’opinion publique face à l’inertie du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) qui a boudé systématiquement les nombreux appels à l’aide lancés par la population en détresse.

« Dans les départements de l’Ouest et l’Artibonite, les réactions des victimes et proches de victimes sont similaires. Elles estiment que l’institution policière n’a rien tenté en vue de les protéger de la fureur des gangs armés. À Carrefour-Feuilles, elles affirment que les agents de la PNH qui circulaient à bord des blindés de l’institution semblaient, par leur comportement, n’avoir reçu l’ordre que de protéger le sous-commissariat de la zone. De plus, tenant compte de ce bilan élevé de personnes tuées à Carrefour-Feuilles, le RNDDH peut affirmer que ce nouvel assaut du gang de Grand-Ravine est plus sanglante que toutes les précédentes, enregistrées dans cette zone depuis 2019 », mentionne l’organisme de défense des droits humains.

En outre, le RNDDH dénonce la complicité du CSPN ainsi que l’inertie de l’institution policière qui, par leur cynisme face à une population esseulée, ont abandonné celle-ci à la merci des bandits armés. Il souligne la facilité avec laquelle le directeur général de la PNH Frantz Elbé ordonne aux forces de l’ordre de bombarder la population de gaz lacrymogène, lorsqu’elle manifeste pacifiquement pour réclamer protection et assistance de l’Etat, alors que lorsqu’il s’agit de venir en aide aux nombreuses familles victimes des attaques armées perpétrées par les bandits, le directeur général a.i défend catégoriquement aux agents d’intervenir.

Ces actions des autorités étatiques, selon le RNDDH, se confondent aux bandits armés en se positionnant aux côtés de ces derniers, au détriment de la population haïtienne.

En guise de conclusion, le RNDDH rappelle aux autorités étatiques et policières que les droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et psychique et à la propriété privée constituent des droits fondamentaux consacrés tant par la Constitution haïtienne en vigueur que par
les instruments internationaux et régionaux de protection des Droits Humains ratifiés par Haïti. Donc, la violation systématique par les tenants du pouvoir doit porter la population victime à s’insurger et à s’organiser en vue de résister contre la gangstérisation de l’Etat et du pays.

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