Assassinat de Lincoln Bien-Aimé : le RNDDH écrit à l’IGPNH sur le trafic des blindés

Les faits entourant l’assassinat, le 2 décembre 2022 à Croix-des-Bouquets, du policier Lincoln Bien-Aimé par des bandits de «400 Mawozo» lèvent le voile sur le niveau de corruption qui gangrène la Police nationale d’Haïti (PNH) et le degré de cynisme de certains agents de l’ordre prêts à exposer leurs frères d’armes pour des interêts pécuniers. Afin de fixer les responsabilités sur les conditions du meutre de l’agent du Bureau de lutte et de trafic de stupéfiants (BLTS), le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) invite l’Inspection générale de la PNH (IGPNH) à diligenter une enquête.

À partir des enquêtes menées et des témoignages collectés, le RNDDH interpelle l’inspecteur général en chef de la PNH, Fritz Saint-Fort et l’invite à agir sur des dérives qui peuvent saper les fondements de l’institution policière. Le scandale lié à l’utilisation des blindés aux fins de faire traverser certaines zones dangereuses à des membres de la population, ce moyennant paiement, doit être éclairci.

L’assassinat du policier Lincoln Bien-Aimé (32 ans), le jour de son anniversaire le 2 décembre, résulte du trafic normalisé dans un blindé obligeant Lincoln Bien-Aimé et sa campagne à refuser l’accès au véhicule au détriment des individus ayant payé leur passage, déplore Pierre Espérance.

Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, attire l’attention de l’IGC de la PNH, Fritz Saint-Fort, sur des pratiques instituées par des policiers retranchés dans des blindés à Croix-des-Bouquets qui taxent des citoyens comme des entrepreneurs pour accompagner des convois. Dans les détails, il est revelé que pour le droit de monter à bord d’un blindé mobilisé dans zones dangereuses, les policiers réclament entre 2500 gourdes à 500 dollars américains.

Pour des contenainers en provenance de la République Dominicaine, les frais varient entre 700 à 1000 dollars américains, note le responsable du RNDDH. Des camionettes de transport en commun en provenance de Malpasse doivent également se conformer à la tendance en payant jusqu’à 10 mille gourdes.

« Ces informations alarmantes dénotent un niveau jamais atteint d’irrespect envers le code déontologique et les reglèments généraux de l’institution policière. Elles laissent comprendre que pour arondir leur fin de mois, des policiers préfèrent exposer leurs collègues, frères et soeurs d’armes tout en oubliant leurs promesses d’intégrité et de probité envers la nation qu’ils servent », détaille le RNDDH.

Sidéré par cette nouvelle, le défenseur des droits humains appelle l’IGC à diligenter rapidement une enquête autour de l’assassinat de Lincoln Bien-Aimé et des faits de trafic de matériels et d’équipements policiers à des fins économiques et imposer des sanctions contre les fautifs.

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