Canapé-Vert : l’étincelle nécessaire pour embraser Martissant, Grand-Ravine, Croix-des-Bouquets, Savien, Canaan, Torcel…

La mobilisation des membres de la population du quartier de Canapé-Vert, lundi, a mis en alerte d’autres communautés de Port-au-Prince, victimes de la terreur des gangs. Cette chasse aux bandits augurerait-elle déjà la fin des exactions criminelles en Haïti ?

Les chiffres restent imprécis en ce qui concerne le nombre de présumés bandits lynchés lundi par des membres de la population, déterminés à mettre un terme à la suprématie des organisations criminelles qui sèment le deuil à Port-au-Prince. Néanmoins, des indicateurs sont évocateurs d’un ras-le-bol exprimé par une large proportion de la majorité décidée à se venger avec ou sans l’appui des forces de l’ordre contre les malfrats.

À Canapé-Vert, non loin du Sous-Commissariat, on évoque 14 présumés bandits lynchés puis brûlés par la population, engagée à tourner la page des épisodes sombres des hors-la-loi qui imposent la culture du crime en Haïti. Dans le quartier de Debussy, il est également rapporté qu’une dizaine de présumés criminels qui tentaient de prendre la fuite ont été abattus par une foule de gens chauffés à blanc.

D’autres communautés ont emboîté le pas afin de pouvoir intensifier la chasse aux bandits. À Pacot, la garde est montée contre l’envahissement des inconnus qui cherchent à se faire un chemin pour s’installer dans d’autres quartiers. L’initiative s’est révélée payante, en témoigne le lynchage d’une dizaine d’individus par un embryon de citoyens motivés par le désir d’en finir avec l’extension des foyers de gangs.

S’il est vrai que d’autres fractions armées tentent désespérément d’imposer la peur contre ce courant émergent qui part en guerre contre le mal, cependant la conquête d’autres bastions reste une question de temps. Ti Lapli, redoutable chef de gang de Grand-Ravine, menace de répandre la violence contre des policiers qu’il rend responsable du lynchage de plusieurs alliés du caïd Carlo Petit-Homme « Ti Makak ». En réponse, des internautes avisent que ses jours sont comptés.

Au Champs-de-Mars, lundi, dans le courant de la journée, une attaque à main armée a fait au moins deux victimes. Nicole Éliantus, une institutrice de carrière, a été tuée par des hommes armés à bord d’un véhicule qui terrorisait le cœur de Port-au-Prince. Le quartier général de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) et le Sous-Commissariat de Portail Léogane, deux symboles de l’État, ont été la cible des bandits, relate-t-on.

En parallèle à l’exode forcé des familles, la vigilance s’organise dans plusieurs quartiers de la capitale. Le gouvernement de facto se retrouve devant le fait accompli d’accompagner la population au risque de confirmer sa complicité avec les organisations criminelles. La nécessité de saisir le momemtum pour démanteler les gangs et rompre la perception que les fiefs des caïds « Izo », « Ti Lapli », « Lammò san jou », « Jeff », « Luckson Élan », sont des forteresses inexpugnables, s’impose.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page