Diplomatie-Scandale : consterné, « Ensemble Contre la Corruption » appelle à sévir contre les criminels financiers

Le scandale de corruption éclatée dans la diplomatie haïtienne impliquant Bocchit Edmond, Claude Joseph et consorts, continue de susciter des réactions au sein de la société civile haïtienne. La structure baptisée Ensemble Contre la Corruption (ECC) qui qualifie de « honte » ce scandale, invite les institutions de lutte contre la corruption et à la Justice à faire leur travail.

Définitivement, la corruption et les autorités haïtiennes partagent le même lit. La liste des hauts fonctionnaires de la fonction publique épinglés dans des actes de corruption ne cesse de s’allonger. En raison de l’impunité qui règne en Haïti, les officiels et les grands commis de l’Etat de tout grade se croient permis de faire de la corruption une règle de gouvernance, même en matière diplomatique.

Le scandale de corruption le plus récent et qui défraie la chronique est celui éclaté au sein de la diplomatie haïtienne, impliquant Bocchit Edmond, ancien représentant d’Haïti à Washington qui est impliqué dans une affaire de vente de documents de voyage à des prix exorbitants, mais aussi l’ancien chancelier haïtien Claude Joseph qui, selon certaines informations, aurait bénéficié de plusieurs millions de dollars américains des représentants diplomatiques qu’il a nommés à l’étranger lorsqu’il était ministre des affaires étrangères.

Ce dossier de corruption qui a conduit au rappel de plusieurs diplomates, dont Monsieur Bocchit Edmond et sa sœur Bettina Edmond ainsi que Gélorme Juste, cousin de Claude Joseph, ne laisse pas indifférentes des organisations de la société civile haïtienne. C’est le cas de l’organisme dénommé « Ensemble contre la Corruption » (ECC) qui se dit terrifié par ce scandale qu’il qualifie de « honte » pour la diplomatie haïtienne en particulier et pour la fonction publique en général.

Dans un communiqué de presse, la structure demande à la justice et aux institutions de lutte contre la corruption de se saisir du dossier en vue de sévir avec la plus grande rigueur contre ces crimes financiers, qui montrent à quel point l’administration publique est rongée par la corruption.

Un peu plus loin dans le communiqué, les responsables d’Ensemble Contre la Corruption critiquent les autorités haïtiennes qui, malgré l’existence de ces rapports accablants, n’avaient pas pris les mesures nécessaires pour épurer la diplomatie, identifier et déférer par devant la justice tous les responsables de ce vaste réseau de corruption.

« […] Pourquoi les dirigeants haïtiens ont-ils attendu que leur représentant à Washington soit sommé par le Département d’État américain de laisser le territoire avant que l’Ambassadeur Bocchit Edmond soit rappelé à Port-au-Prince ? Pourquoi les institutions nationales participant à l’intégrité des comptes publics, telles IGF, ULCC et CSCCA n’ont pas pu déceler les malversations de l’Ambassadeur Bocchit Edmond ? » s’interroge Ensemble Contre la Corruption.

L’organisation dénonce « avec la dernière rigueur » le fait que les revenus sur les passeports et les autres revenus générés par les missions consulaires ne soient pas fiscalisés et ne rentrent pas au budget national. Selon ECC, c’est ce qui expliquerait ce niveau exacerbé de corruption dans la diplomatie haïtienne.

En dernier ressort, « Ensemble contre la corruption » continue à plaider en faveur de l’institutionnalisation d’un « Parquet National Financier Anti-Corruption Indépendant », capable de s’autosaisir dès qu’il y a clameur publique sur les crimes financiers.

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