Insécurité : des familles séparées en raison de la violence des gangs

L’escalade de violences dans le pays est à son paroxysme. Au-delà des conséquences de l’insécurité sur le plan économique, politique, la société dans son ensemble est fortement victime de cette situation. La famille étant considérée l’une des plus grandes institutions est brisée par ce fléau. Des milliers de familles souffrent en raison de l’insécurité généralisée caractérisée par la terreur instaurée par les gangs armés.

Selon les chiffres disponibles, plus d’une centaine de gangs armés contrôlent une grande partie d’Haïti. Les bandes criminelles prospèrent et opèrent en toute quiétude.

Aujourd’hui, des communes entières vivent dans la peur et sont désertées par leurs habitants. La circulation des personnes et des biens est devenue presque impossible. À chaque fois que les gangs lancent des assauts dans un quartier ou une commune, la population est obligée de prendre la poudre d’escampette par peur d’être victime. Plus la chasse se poursuit, plus des familles sont obligées de se séparer.

Marthe (nom d’emprunt) habitait autrefois à Duval dans la commune de la Croix-des-Bouquets avec ses deux fillettes et son mari. Aujourd’hui, la mère de 36 ans se voit obligée de se séparer de ses filles depuis trois ans environ. Ses filles sont restées chez leur tante afin de poursuivre leurs études classiques. La femme et son mari se sont réfugiés dans une autre commune.

« Ce n’est pas dutout facile pour moi et ma famille. Mais la situation du pays nous oblige à accepter l’inacceptable. Normalement, je devrais être aux côtés de mes filles pour les voir grandir et avoir un œil rivé sur elles, car durant l’adolescence les enfants ont besoin de leur mère et de leur père. Mais hélas ! Nous n’avons pas d’autre choix », a-t-elle déclaré d’une voix pleine de frustration et d’angoisse.

En dépit du fait qu’elle ait les nouvelles de ses enfants au quotidien, par téléphone, et les rende visite 3 à 4 fois par mois, Marthe dit être inquiète pour leur avenir. Car, soutient-elle, hors de son contrôle les enfants vont développer des attitudes différentes.

La famille Zamor est confrontée à cette même situation. Elle est obligée d’envoyer ses deux filles en province pour les protéger de la violence des gangs de la commune de la Croix-des-Bouquets.

« On dépense beaucoup plus. Parce que je dois envoyer de l’argent à mes filles, sans compter les dépenses quotidiennes pour prendre soin de ma femme. Alors que je dépense moins d’argent quand on vit sous le même toit », a déploré M. Zamor.

La situation de ces deux familles n’est pas différente de celle de plusieurs autres qui se voient dans l’obligation de se séparer pour survivre, vu les conditions actuelles du pays. Ces familles sont decapitalisées et réduite à néant.

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