Kidnappings et meurtres : RNDDH note une hausse des cas en Haïti, presse les autorités d’agir

Le Réseau National de Défense des Droits Humains se dit préoccupé par l’inertie des autorités étatiques face à la dégradation de la situation sécuritaire du pays caractérisée par l’accroissement des actes attentatoires aux vies, aux biens, dont des fusillades et des kidnappings.


Le RNDH révèle que du 1er mai au 12 juillet 2023, au moins quarante (40) personnes ont été enlevées, soixante-quinze (75) assassinées et plusieurs autres ont échappé de justesse à une tentative d’assassinat. L’organisme de défense des droits humains évoque, en ce sens, un certain nombre de cas relevant de la violation des droits humains commis par des gangs armés dans certains endroits de la capitale et du reste du pays, rapportant les kidnappings à tour de rôle du journaliste Marie Lucie Bonhomme et de son conjoint Pierre-Louis Opont qui est encore aux mains du gang « Kraze Barye » dirigé par Vitelhomme Innocent.

Cette bande armée avait séquestré pendant plus d’un mois le directeur régional Nord de l’Autorité Portuaire Nationale Pierre Richard Joseph, dont le chauffeur a été tué par balles au moment du rapt, précise le RNDDH, qui condamne la puissance chaque jour accrue du caïd Vitelhomme Innocent et son gang armé « Kraze Baryè » au contrôle duquel le haut commandement de la PNH a délibérément laissé les communes de la Croix-des-Bouquets, de Delmas, de Pétion-ville et de Tabarre.


D’autres cas de kidnappings, de meurtres hors de la capitale sont également mentionnés dans ce rapport de cinq pages publié le jeudi 13 juillet par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), intitulé : « Recrudescence des actes attentatoires aux vies et aux biens ». Il s’agit du kidnapping collectif perpétré par le gang armé « Kokorat san ras » le 24 mai 2023 à Lacroix Périsse, commune de Lestѐre, dans le département de l’Artibonite où une vingtaine de personnes ont été capturées. Le cas de l’assassinat du policier Emmanuel Dorilien qui a été tué par des riverains à Saint-Louis du Nord suite à une altercation avec des membres de la population, a également retenu l’attention du RNDDH.

L’organisation de droit de l’homme dirigé par Pierre Esperance a jugé bon, dans le cadre de ce rapport, d’attirer l’attention sur des cas relevant du délit de faciès impliquant des agents de la Police Nationale d’Haïti, citant le drame qui s’est produit le 27 juin 2023 à Lilavois 4 dans le commune de la Croix-des-bouquet, coûtant la vie à huit (8) personnes présentées par la population comme des informateurs de bandits. Sur ce point particulièrement, le RNDDH rappelle que le délit de faciès est un acte discriminatoire qui consiste à juger une personne en raison de son physique ou de son apparence. « Et c’est pour éviter ces cas flagrants de violation des droits à la dignité et à la Justice, que le législateur a mis en place une procédure judiciaire basée sur le respect des garanties judiciaires au profit de tous ceux contre lesquels circulent des allégations d’implication dans des actes criminels », souligne le RNDHH.

En terme de recommandations, la structure évoluant dans le domaine des droits humains demande aux autorités étatiques de tout mettre en œuvre en vue de mettre fin à la protection du bandit armé Vitelhomme Innocent et de démanteler tous les gangs armés du pays, en vue de ramener l’ordre et la sécurité.


Elle juge nécessaire que les agents de la PNH doivent mettre un terme aux exécutions sommaires enregistrées à la Croix-des-Bouquets, rappelant que les personnes soupçonnées d’avoir perpétré des actes délictueux devaient être arrêtées conformément à la Loi et traduites par devant les instances judiciaires, pour répondre des faits qui leur sont reprochés.

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