Liliane Pierre Paul : des acteurs de la société civile et de la classe politique pleurent la mort d’une combattante, patriote et défenseure de la liberté de la presse

La mort subite de la directrice de l’information de radio Kiskeya et également présentatrice vedette de l’édition du journal de 4 heures de la station, Liliane Pierre-Paul, suscite une pluie de réactions notamment chez des personnalités de la classe politique et de la société civile du pays qui la présentent comme une militante invétérée de la lutte pour l’éclosion de la démocratie en Haïti.

Pour le coordonnateur général du parti politique dénommé « Les Engagés Pour le Développement » (EDE), cette disparition est un coup dur pour la presse haïtienne en particulier et le pays en général. Le pays vient de perdre une de ses filles la plus authentique, une grande dame qui symbolisait la résistance au sens le plus large du thème, soutient Claude Joseph. Liliane Pierre-Paul, c’est toute une vie pour la démocratie et l’émancipation de la presse en Haïti, renchérit l’ancien ministre des affaires étrangères sous l’administration de Jovenel Moïse. « C’est une personne que j’admirais personnellement. Je me suis fait la promesse, à l’époque où j’étais aux affaires, de ne réagir à aucune critique dont je pourrais être l’objet de la part de Liliane Pierre Paul, de quelque nature que ce soit, laquelle promesse que j’ai tenue jusqu’à mon départ », s’est félicité Claude Joseph.

Liliane est une figure très connue depuis les années quatre-vingt par rapport à son courage, et la passion qu’elle mettait dans métier dans son travail. C’est une personne qui rêvait toujours d’une Haïti belle, prospère et qui travaillait en ce sens, explique la directrice programme de la Fondation « Je Klere », Marie Yolѐne Gilles. Elle estime que la disparition brutale de l’icône de la radio en Haïti constitue un coup de poignard pour la presse haïtienne en particulier et le pays en général. « Cette mauvaise nouvelle m’a fortement déboussolée et je me demande encore si je suis dans un rêve ou dans la réalité », se questionne Marie Yolѐne Gilles qui souhaite ses condoléances à la famille Pierre-Paul, a son fils, ainsi qu’à ses collaborateurs de la radio Kiskeya. « Cette famille Pierre-Paul a de quoi à être fière par rapport au symbole que représente Liliane pour sa société », a-t-elle conclu.

Pour sa part, l’ancien député de Mirebalais, Abel Descolines, a mis l’accent sur le travail de valorisation de la langue « kreyòl » effectué par l’ancienne vedette des médias. « Elle a fait école et ceux qui travaillent dans le domaine de la linguistique retiendront l’expression « lajman laj » qu’elle avait l’habitude de dire et qui a été popularisé dans le pays. C’est un mot que j’aime personnellement utilisé pour faire référence à un consensus d’une portée nationale qui devrait nécessiter la participation d’un secteur du pays », a dit M. Descolines.

De son côté, l’ancien conseiller de l’ancien président défunt Jovenel Moïse se dit choqué par la nouvelle du décès de Liliane Pierre-Paul qu’il a eu la chance de côtoyer à radio « Kikeya » dans les années 96, alors qu’il coordonnait le journal de 4h. « Avec la disparition de Liliane, c’est le journalisme militant haïtien qui a pris un coup dur, mais c’est aussi une carrière de près de 50 ans consacrée à la liberté d’expression et la promotion de la langue créole qui s’achève. Avec le décès de Liliane Pierre Paul, la gauche haïtienne connaît une perte importante qui sera difficile à combler. C’est une figure médiatique et politique enracinée idéologiquement qui s’en va pour l’au-delà avec, bien sûr, le sentiment d’avoir aidé son pays natal à sortir des griffes de la dictature », le professeur à l’université Guichard Doré.

Selon des informations disponibles, Liliane Pierre-Paul, affectueusement appelée « Lili » est décédée dans l’après-midi du lundi 31 juillet 2023 d’une crise cardiaque alors qu’elle s’apprêtait à se rendre à radio Kiskeya en vue de la préparation de son édition de journal de 4 heures. Elle est partie pour l’orient éternel à l’âge de 70 ans.

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