Liliane Pierre-Paul : des facettes peu connues chez la journaliste engagée
Figure emblématique de la lutte pour la liberté de la presse et la démocratie en Haïti, la journaliste Liliane Pierre-Paul incarnait également une âme d’une sensibilité rayonnante. Divers témoignages recueillis de proches et collaborateurs de l’ancienne vice-présidente de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) campent une personnalité d’une rare humanité.
Un personnage qui a su faire dialoguer les contraires. Opposants ou sympathisants, chacun peut trouver une tribune, un podium pour faire écho à leurs revendications. Liliane Pierre-Paul avait ses sensibilités, mais n’avait jamais été apôtre du musèlement de la parole. Contrairement à la perception véhiculée, elle faisait l’équilibre dans le traitement de l’information, dans le temps de parole à accorder à tout un chacun.
Liliane Pierre-Paul, cette voix qui a traversé le temps, part ce 31 juillet de manière prématurée au milieu d’une lutte constante pour la quête de la démocratie, la justice sociale, l’État de droit et la souveraineté en Haïti. Les témoignages de membres de sa famille, de ses proches, de ses collaborateurs à Radio Kiskeya ne suffisent pas pour décrire la dimension d’une personnalité médiatique qui traine derrière elle plus de 4 décennies au service d’une presse libre, indépendante.
Beaucoup peuvent témoigner d’un profil exigeant, intransigeant professionnellement, mais n’osent souligner le caractère sensible, attendrissant d’une journaliste qui a su faire sienne la cause des plus marginalisés. Cette militante garde rarement ses émotions en lisant une note de sympathies, ou une annonce mortuaire en direct. On ne compte plus combien de fois elle a pu s’éclater en sanglots à l’annonce du départ d’une âme.
Le décès brutal d’une connaissance, la disparition tragique d’une amie ou d’un quidam peut la consterner et l’affecter indéfiniment. Au-delà de cette défenseuse des droits de l’homme, elle véhiculait des valeurs fondamentales d’intégrité, d’honnêteté, de sens de responsabilité, de promotrices de l’équité de genre, de femme rectiligne, d’avant-gardiste pour un État de droit.
