Nouveaux décès à la prison civile de Petit Goâve : CADDOH met en cause l’insuffisance du budget de la DAP

Les centres carcéraux qui, selon toute logique, devraient être des lieux de correction et de redressement, se transforment peu à peu en des cimetières en Haïti. Pas une semaine ne passe sans que des cas de décès ne soient rapportés dans un ou plusieurs centres de détention du pays. Ces cas de mortalité au sein des prisons se répètent de manière tellement constante que la société haïtienne a tendance à les prendre pour des faits divers.

La situation qui se développe au sein de la prison civile de Petit-Goâve, où en l’espace de seulement sept (7) jours cinq détenus sont décédés, illustre clairement cette réalité. Le porte-parole du Collectif des avocats pour la défense des droits humains (Caddoh) qui a confirmé cette nouvelle pour HIP, précise que ces décès ont été enregistrés exactement entre le 31 mai et le sept (7) juin de l’année en cours. Ces décès sont liés à des problèmes sanitaires et à la faim entre autres. Ainsi, Arnel Remy dénonce les mauvaises conditions de détention dans les centres carcéraux du pays.

« L’État haïtien dépense quotidiennement 206 gourdes pour chaque prisonnier, soit moins d’un dollars américain, ce qui est très loin d’être suffisant tenant compte de la réalité inflationniste du pays », estime l’avocat militant, invitant les autorités concernées à allouer un budget plus réaliste à l’administration pénitentiaire.
« L’État haïtien se doit de respecter l’humanité des prisonniers, peu importe ce dont ils sont reprochés ou le crime qu’ils ont commis. Dѐs lors qu’ils sont gardés à vue donc sous la surveillance de l’État, ils doivent être protégés et traités comme des humains à part entière », soutient Arnel Remy.

Il annonce que l’organisation (Caddoh) qui d’habitude vole au secours des prisons frappés de pénurie de nourriture et d’eau, va prêter main forte aux responsables de la prison de Petit-Goâve dans les jours à venir. En ce sens, Me Arnel Remy demande une autorisation à la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) à cette fin, précisant qu’en dehors de cette approbation cette volonté ne pourra pas se matérialiser.

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