Pénurie d’eau et de nourriture à la prison de Cabaret, CADDOH tire la sonnette d’alarme

Le porte-parole du Collectif des avocats pour la défense des droits humains (CADDOH) alerte sur la situation difficile à la fois sur le plan humanitaire et sanitaire qui se développe à la prison civile de Cabaret, où sont incarcérées des dizaines de femmes en contravention avec la loi. Maître Arnel Remy indique que les prisonnières n’ont pas accès à la nourriture au sein de ce centre carcéral. Elles sont également privées d’eau potable, déplore l’avocat-militant, soulignant que ces détenues se voient obliger de boire l’eau destinée à la baignade pour ne pas mourir de soif.

Cette situation s’explique par la présence des groupes armés qui contrôlent la route nationale numéro un (1) empêchant ainsi la libre circulation des véhicules et des personnes dans cette zone. Autrefois, les institutions qui approvisionnaient la prison en eau et en produits alimentaires passaient directement par Canaan, mais à cause du climat d’insécurité qui règne sur la nationale numéro un (1), elles ne peuvent plus utiliser cet axe routier. Les responsables de ces institutions, venus de la Capitale haïtienne, sont obligés d’emprunter non sans trop de difficulté la ville de Mirebalais en passant par Hinche, Gonaïves et Saint-Marc pour atteindre Cabaret ; ce qui retarde de manière considérable la livraison d’eau et de nourriture, justifie l’avocat militant.

Mise à part le problème d’alimentation auquel les incarcérées font face à la prison civile de Cabaret, le droit de comparaître par devant leur juge naturel leur est enlevé, car elles ne peuvent pas être transportées de Cabaret vers les tribunaux de la Croix-des-bouquets ou de Port-au-Prince pour être entendues, à cause du risque que représente Canaan sur le plan sécuritaire, soutient le responsable de CADDOH.

« De ce point de vue, l’insécurité devient une véritable source de violation des droits humains », croit-il fermement.

La situation pourrait s’aggraver là-bas si rien n’est fait, prévient Me Arnel Remy, appelant le Gouvernement à prendre ses responsabilités en facilitant l’accès à la route nationale numéro 1 par des actions concrètes contre les groupes armés qui contrôlent cet espace géographique.

Cette prison qui comptait 180 prisonnières a été réduite de moitié, suite à une évasion occasionnée par une attaque armée perpétrée contre ce bâtiment par des membres du gang qui contrôle Canaan, le 24 septembre 2022. Un total de 86 personnes sont à présent gardées à la prison civile de Cabaret dans des conditions pour le moins exécrables, dénonce M. Remy qui redoute une nouvelle attaque contre cet établissement pénitentiaire.

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