Port-au-Prince : Témoignages saisissants en hommage à Liliane Pierre-Paul
À la deuxième journée d’hommage à la célèbre journaliste Liliane Pierre-Paul, dans les jardins de Radio Kiskeya, ce vendredi, les différents intervenants ont salué la mémoire d’une figure du journalisme marquée par la rigueur, l’intransigeance sur les intérêts collectifs et l’ouverture d’esprit.
Il est d’une rare évidence que la majorité des participants aux hommages à Liliane Pierre-Paul croyaient que l’icône du journalisme combattant en Haïti était mortelle. Cette voix qui a traversé plusieurs décennies et combattu des causes populaires sensibles incarnait le mythe d’un personnage exempt du sort fatal de l’humain.
Dans l’assistance comme dans le cercle fermé des initiateurs du rassemblement au nom de la co-fondatrice de Radio Kiskeya, l’idée d’une compétence rare, d’une voix intrépide à retrouver des siècles après se partageait.
« Liliane Pierre-Paul est unique », a scandé Marie Raphaël Pierre, directrice de la Salle des Nouvelles à Radio Ibo. Si la génération actuelle des travailleurs de la Presse en Haïti est motivée par l’appât du gain, la richesse facile, Liliane Pierre-Paul s’est démarquée du lot et sa renommée de femme intègre, loyale, cohérente l’a toujours préservée des calomnies qui ont souvent visé les esprits pervers abonnés au chantage. « Liliane Pierre-Paul n’a jamais vendu son micro et personne ne peut dire le contraire », insiste Marie Raphaëlle Pierre.
Le directeur général de Radio Kiskeya, Marvel Dandin, partenaire de longue date de Liliane Pierre-Paul, souligne le profil d’un personnage désintéressé, peu motivé à ramasser de l’argent. Pour lui, le luxe et l’opulence n’existaient point pour la directrice de Programmation de Radio Kiskeya. Liliane Pierre-Paul se contentait des rapports sur l’état financier de la Station de la rue Villemenay. « Elle n’exprimait jamais le désir de maximiser les profits », dit-il.
D’autres interventions dont celle de son fils, Harold Isaac, ont campé une femme modèle, combative douée d’un esprit d’abnégation. L’ancien député des Verrettes, Vickens Derilus, dans son costume de modérateur, croit qu’il faudra au pays encore longtemps pour espérer avoir une tête comparable à Liliane Pierre-Paul. Cette génération, témoin des variantes et constances des crises socio-économiques d’Haïti, peut s’enorgueillir d’avoir connu Lili.
