Quand le commerce informel du carburant défie l’autorité de l’État

L’extension du commerce informel du carburant sur les trottoirs à Pétion-Ville comme à Delmas est révélatrice d’un État en disgrâce.

Le commissaire du gouvernement ai de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, a brandi la menace de sévir contre les contrevenants à l’interdiction d’alimenter le marché noir dans la vente du carburant. La Police nationale d’Haïti (PNH) a été, en ce sens, instruite afin de partir en chasse contre toute personne qui s’engagerait dans la voie de provoquer une rareté artificielle de l’essence sur le marché en recourant à des pratiques peu recommandables. Jacques Lafontant, le revenant avec un certain zèle, était prêt à faire appliquer la loi en mobilisant des unités spécialisées pour acter ses mesures, disait-il.

Des descentes des lieux, des interpellations étaient annoncées dans l’objectif d’anticiper la crise. Il n’en était rien car la situation s’est envenimé. Des jours qui ont suivi le communiqué du Parquet, des bandits ont détourné pas moins d’une douzaine camions-citernes, kidnappé des chauffeurs et aide-chauffeurs. Par ces actes, il ont plongé le marché dans une totale incertitude.

En outre, l’annonce du ministre de la Défense, le Dr Énold Joseph relative au détournement de 30 camions-citernes à Martissant, est vue comme un coup de grâce. La gasoline, le diesel s’arrachent à prix d’or. Des automobilistes, les plus braves, vont jusqu’à affronter la terreur dans l’entrée Sud de Port-au-Prince pour faire le plein, rapportent des commerçants rencontrés, jeudi sur l’autoroute de Delmas.

Si les pompes sont observées à sec, à quelques pas de certains stations d’essence, l’affluence de certains détaillants se fait de plus en plus conséquente.

Sous l’œil complice des policiers, des motocyclistes et automobilistes défilent quotidiennement dans l’optique de s’approvisionner en carburant, observe-t-on. Le secteur du transport public n’est pas en reste face au déséquilibre provoqué par la crise. Des tarifs de certains circuits ont été revus à la hausse.

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