Rentrée des classes : économiquement essoufflés, des parents appellent au report de la date du 11 septembre

À environ une semaine de la rentrée des classes, des parents d’élèves interrogés par HIP affirment qu’ils ne seront pas prêts pour envoyer leurs enfants à l’école à la date du 11 septembre, mettant en avant la situation socioéconomique précaire à laquelle ils font face. La détérioration de la situation sécuritaire du pays entraîne des conséquences néfastes sur la vie des citoyens à travers tout le pays. Le taux de chômage, qui était déjà très élevé, s’aggrave encore plus, atteignant un niveau exagéré dans le pays. Des entreprises qui employaient des dizaines de travailleurs ont été contraintes de fermer boutiques, renvoyant ainsi leurs employés au chômage.

Berline Augustin, mère de deux enfants, est une victime de cette situation. Elle confie avoir été mise à pied par l’entreprise pour laquelle elle travaillait au mois de juin, après que son patron a été kidnappé par des hommes lourdement armés circulant à bord d’un véhicule.

« La première question qui m’est venue après avoir reçu ma lettre de licenciement était : comment vais-je pouvoir payer la scolarité de mes enfants ? Leur père étant inactif depuis presque deux ans en raison d’une maladie », raconte cette dame de 34 ans. « À pareille date, j’aurais déjà fait l’acquisition de tous les matériels scolaires dont mes enfants ont besoin pour leur scolarité dans le cadre de l’année académique 2023-2024 », indique Berline Augustin.

Ce n’est pas Jean Bertrand qui dira le contraire. Cet homme de 40 ans et père de 3 enfants estime que le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle n’aura d’autre choix que de fixer la réouverture des classes au mois d’octobre prochain.

« Si des parents qui pratiquaient des activités génératrices de revenus ne peuvent plus le faire à cause des problèmes d’insécurité, c’est parce que l’État n’a pas su répondre à ses obligations vis-à-vis des citoyens.
L’État ne doit pas profiter de ses propres erreurs », a fait remarquer Jean Bertrand, qui croit fermement que les salles de classe seront vides à la rentrée prévue.

Plusieurs autres parents interrogés sur la question abondent dans le même sens. Reste à savoir si leur voix seront entendues par les responsables de l’État qui agissent habituellement en fonction de leur propre agenda sans tenir compte de la réalité du peuple haïtien.

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