Situation des droits l’homme en Haïti : William O’Neill présente un bilan alarmant, fait des recommandations

L’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti a bouclé, ce mercredi 28 juin 2023, sa mission de 10 jours dans le pays. Lors d’une conférence de presse, William O’Neill a passé en revue un ensemble de cas relevant de la violation des droits de l’homme en Haïti. Le phénomène du grand banditisme caractérisé par des exactions aveugles et systématiques, dont des kidnappings, des viols et des meurtres, par des gangs armés à l’encontre de la population civile haïtienne, a retenu l’attention de l’expert en droits de l’homme.

Il a également listé la situation des détenus entassés comme des sardines dans des cellules débordées, insalubres, infestées d’insectes de toutes sortes. Ces détenus qui croupissent en prison sont pour la plupart en détention préventive prolongée, dénonce William O’Neill, soulignant que 87 % de la population carcérale en Haïti se trouve dans cette situation. Sur cette base, il met en cause le fonctionnement de la justice haïtienne. La situation carcérale du pays illustre les manquements et dysfonctionnement du système judiciaire à tous les niveaux. « 219 détenus sont décédés en détention en 2022, principalement en raison de la malnutrition ou par manque d’accès aux médicaments », révèle le haut fonctionnaire de l’Organisation des Nations Unies, appelant le gouvernement à prendre des dispositions en vue de garantir le respect des droits des prisonniers dans les prisons haïtiennes.

« Un système judiciaire efficace est essentiel pour lutter contre la corruption et l’impunité qui alimentent le cycle de la violence et qui paralysent le pays depuis des décennies », croit-il fermement. Ainsi, pour pallier la criminalité qui ronge l’existence des Haïtiens, William O’Neill préconise le déploiement d’une force internationale aux côtés de la Police Nationale d’Haïti.

« L’arrivée d’une force internationale dans le pays s’avère être plus qu’indispensable pour rétablir la liberté de mouvement de la population haïtienne », soutient-il.

Dans le même ordre d’idées, le diplomate onusien estime nécessaire que les Etats-Unis d’Amérique impose un embargo sur les armes provenant principalement de leur territoire en vue de limiter la violence des gangs, conformément à l’exigence du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant le trafic illicite et le détournement d’armes et de matériels connexes qui portent atteinte aux droits humains, a conclu l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti.

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